La dernière campagne moissons-battages qui s'est soldée par un piètre résultat, 34 millions de quintaux de céréales récoltés toutes variétés confondues, est du essentiellement à deux facteurs : le non respect de l'itinéraire technique et le déficit de la pluviométrie. C'est l'explication donnée par Cherif Aouamri, directeur de la régulation et du développement des produits agricoles auprès du ministère de tutelle cité hier par l'APS. Ce dernier a fait remarquer d'emblée que les rendements céréaliers sont en baisse continue mis à part l'année record de 2009 qui c'est soldée par 63 millions de quintaux toutes variétés confondues. «Cette tendance à la baisse des récoltes annuelles de céréales pourrait changer pour peu que l'itinéraire technique soit respecté car il permet d'augmenter la moyenne de production à 50 quintaux à l'hectare et non pas de 16 qtx/ha enregistré à la l'issue de la campagne moissons-battages de 2015-2016», a indiqué le directeur de la régulation. C'est d'autant plus impératif pour ce dernier «si l'on ne veut pas se retrouver avec une moyenne de rendement insignifiant de 16 quintaux à l'hectare enregistrés lors de la campagne 2015-2016), a-t-il souligné. Aouamri a d'ailleurs détaillé les différentes étapes de l'itinéraire technique. Il débute par les opérations de labour et de préparation du sol pour la semaille en respectant une profondeur précise suivi de l'utilisation des engrais, de semences traitées, l'élimination des mauvaises herbes et la lute contre les maladies parasitaires. A cet effet «les services du ministère s'attèlent à l'intensification des actions de sensibilisation en direction des agriculteurs à travers l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic), l'Institut national de la vulgarisation agricole (Inva) et l'Institut technique des grandes cultures (Itgc), qui assurent le suivi de la campagne et de l'application de l'itinéraire technique», a précisé M. Aouamri. Non sans faire savoir au passage : «Nous avons actuellement des agriculteurs qui maîtrisent les techniques agricoles et dont le rendement par hectare dépasse les 50 quintaux, et ils sont de plus en plus nombreux.» Il a affirmé par ailleurs que plusieurs facilitations ont été accordées aux investisseurs pour aider à leur intégration dans le domaine de la production, notamment les transformateurs et les investisseurs dans la mise en valeur des terres en mettant à leur disposition les eaux d'irrigation, spécialement dans les régions des Hauts-Plateaux et du Sud. A cet effet, la cellule de facilitation des investissements, installée au niveau du ministère, s'atèle à attirer plus d'investissements. De son côté, le directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic), Belabdi Mohamed, a aussi mis l'accent sur la nécessité pour l'agriculteur de respecter l'itinéraire technique dans les opérations de labour et de semailles pour obtenir de bons rendements. Le DG de l'Oaci s'est aussi prononcé sur la campagne labours-semailles 2016-2017. Et de renseigner que l'Office s'emploie à sensibiliser les agriculteurs à l'importance de respecter l'itinéraire technique. A cet effet, «des unités spéciales composées de techniciens avec pour mission principale d'accompagner les agricultures, les sensibiliser à la nécessité de respecter l'itinéraire technique et les informer des modalités y afférentes sont mises en place au niveau des coopératives agricoles», a-t-il fait savoir. Et d'ajouter : «Ces unités mettent à la disposition des agriculteurs les machines et outillages agricoles nécessaires tels les tracteurs, les herses, les semoirs...». Selon M. Belabdi quelque 400 ingénieurs et techniciens sont mobilisés au niveau des coopératives à l'échelle nationale pour accompagner les agriculteurs dans le processus de labours semailles et les instruire des procédés techniques à même de favoriser l'amélioration du rendement. Notons enfin qu'en prévision de la campagne labours-semailles 2016 -2017 et selon le ministère de l'Agriculture, 3,5 millions de quintaux seront consacrés à la céréaliculture. Pour mener à bien leur campagne les céréaliers pourront s'approvisionner en quantité suffisante de semences et d'engrais phosphaté à partir des coopératives de céréaliculture qui disposent depuis le 17 juillet dernier de 3,5 millions de quintaux de semences agréées et 2,5 millions de quintaux d'engrais phosphatés et azotés. Le DG a également fait savoir que l'Office a inclus, dans son programme d'irrigation complémentaire, 2 000 agriculteurs possédant des moyens d'irrigation privés. «Les agriculteurs seront dotés des équipements nécessaires à l'irrigation complémentaire, à condition que l'Oaic leur cède 50% du coût des équipements sous forme de subvention, tandis que les agriculteurs s'acquittent des 50% restants, de leur production sur une durée de trois ans», a annoncé Belabdi. Ce dernier c'est dit enfin optimiste quant aux dernières quantités de pluies enregistrées dans certaines wilayas qui faciliteront les opérations de labours et de semailles dont le lancement officiel est prévu pour aujourd'hui à partir de Constantine en présence du ministre du secteur, Chelghoum Abdeslam. Z. A./APS