La directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, a réitéré que la vielle ville d'Al-Qods est la ville «sacrée des trois religions monothéistes, ne reconnaissant ainsi aucune territorialité israélienne sur cette ville». L'Unesco a formellement adopté, mardi dernier, en plénière à Paris, la résolution déclarant al-Qods-Est (la vieille ville) patrimoine culturel palestinien, malgré la vive réaction d'Israël, qualifiée de puissance occupante. Dans cette résolution, l'Unesco déplore «vivement le fait qu'Israël, la puissance occupante, n'ait pas cessé les fouilles et travaux menés constamment dans al-Qods-Est, en particulier à l'intérieur et aux alentours de la Vieille Ville, lui demandant de nouveau d'interdire tous les travaux». La résolution réaffirme que «la Rampe des Maghrébins fait partie intégrante de la mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif et est indissociable de celle-ci». L'agence onusienne condamne fermement «l'escalade des agressions israéliennes et les mesures illégales prises à l'encontre du Département du Waqf palestinien et de son personnel et limitant la liberté de culte et l'accès des musulmans au site sacré de la mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif». L'Unesco, à travers sa résolution demande, à «la puissance occupante de respecter le statu quo historique et de mettre immédiatement un terme à ces mesures illégales». Le texte, soumis au vote en commission le 13 octobre dernier, ne fait référence qu'aux non musulmans des sites religieux, balayant ainsi les liens historiques et spirituels que l'Etat hébreu veut imposer. Au lendemain de ce vote, la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, a réitéré que la vielle ville d'Al-Qods est la ville «sacrée des trois religions monothéistes, ne reconnaissant ainsi aucune territorialité israélienne sur cette ville». Mme Bokova a expliqué que «c'est au titre de cette diversité et de cette coexistence religieuse et culturelle que la ville a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco». Pour la DG de l'Unesco, le patrimoine d'Al-Qods est «indivisible et nier, occulter ou vouloir effacer l'une ou l'autre des traditions à revient à mettre en péril l'intégrité du site, contre les raisons qui justifièrent son inscription sur la Liste du patrimoine mondial». Le texte, présenté par l'Algérie, Egypte, Liban, Maroc, Oman, Qatar et le Soudan, a réaffirmé que «les deux sites palestiniens d'Al-Haram al-Ibrahimi à Al-Khalil et la mosquée Bilal Bin Rabah à Beit Lahm font partie intégrante de la Palestine». Durant le dernier vote, l'Allemagne, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne se sont opposés au projet de texte, alors que la France figurait parmi les 26 pays qui se sont abstenus. 24 ont voté le texte, dont la Chine et la Russie. Par riposte Israël avait suspendu vendredi dernier sa coopération avec l'Unesco au lendemain de ce vote qui conforte la Palestine occupée dans son bon droit sur El Qods occupée. Il est à souligner que les inquiétudes de l'Unesco sont nombreuses à commencer par «la persistance des fouilles illégales israéliennes et les travaux menés par les autorités d'occupation israéliennes et les groupes de colons extrémistes dans la Vieille ville d'Al Qods occupée et des deux côtés de ses remparts, et de l'échec d'Israël à mettre fin à ces interventions préjudiciables, selon le texte de la décision 39 COM 7A.27». En ce sens, il a été exigé d'Israël d'agir immédiatement pour empêcher toutes ces violations, conformément à ses obligations selon les dispositions des Conventions et Recommandations de l'Unesco. L'instance onusienne regrette, par ailleurs, «les dégâts causés par les forces de sécurité israéliennes le 30 octobre 2014 sur les portes et fenêtres historiques de la mosquée Qibli à l'«intérieur du complexe d'Al-Aqsa / Al-Haram Al-Sharif, qui est un lieu saint de culte musulman et partie intégrante d'un site du patrimoine mondial», souligne l'APS. L'Unesco a en outre exprimé sa «profonde préoccupation devant l'arrêt et l'interdiction par la puissance coloniale de la rénovation du bâtiment de la Porte Al-Rahma, une des portes de la mosquée Al-Aqsa / Al-Haram Al-Sharif». Il a été demandé à Israël de «cesser les obstructions aux nécessaires travaux de restauration, afin de remédier aux dégâts causés par les intempéries, en particulier les fuites dans les salles du bâtiment». Par les deux résolutions, l'Unesco a d'autre part exprimé sa vive préoccupation quant aux obstacles contraignants imposés par Israël à la liberté d'accès qui doit être donnée aux autorités nationales compétentes, y compris les experts du Waqf jordanien pour sauvegarder la Vieille ville d'El Qods et les deux côtés de ses remparts, rappelant la décision 176 EX/Réunion plénière spéciale et toutes les décisions du Conseil exécutif de l'Unesco concernant la Rampe d'accès à la Port des Maghrébins dans la Vieille ville. En ce sens, l'Unesco appelle Israël, la Puissance occupante, «à mettre fin à ces violations, de respecter le statu quo et de permettre aux experts jordaniens de l'wqaf, qui font partie des autorités nationales compétentes, de maintenir et sauvegarder le site conformément aux dispositions pertinentes des Conventions et Recommandations de l'Unesco, en particulier la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé de 1954 et ses deux protocoles y afférents». S. B./APS