Ni l'un ni l'autre n'avaient plus le droit à l'erreur : Donald Trump et Hillary Clinton se sont affrontés mercredi soir dernier dans un débat télévisé suivi par des dizaines de millions d'Américains pour la troisième et dernière fois avant l'élection présidentielle américaine qui se déroulera le 8 novembre. Ni l'un ni l'autre n'avaient plus le droit à l'erreur : Donald Trump et Hillary Clinton se sont affrontés mercredi soir dernier dans un débat télévisé suivi par des dizaines de millions d'Américains pour la troisième et dernière fois avant l'élection présidentielle américaine qui se déroulera le 8 novembre. Pour cet ultime duel de 90 minutes, filmé en direct depuis l'university du Nevada à Las Vegas, le milliardaire new-yorkais devait par-dessus tout essayer de reconquérir l'électorat féminin qui le fuit à mesure que les accusations d'attouchements forcés s'accumulent contre lui. L'ancienne Secrétaire d'Etat devait, elle, galvaniser les indécis, mais surtout frapper un grand coup pour que son avance devienne incontestable et fasse ainsi taire ceux qui crient à la manipulation du système électoral. Le ton n'a cependant pas changé par rapport aux fois précédentes : après 45 minutes d'un débat relativement serein sur des dossiers qui touchent les électeurs de près, le républicain a repris le cap habituel en multipliant les remarques outrancières face à la démocrate qui a gardé son calme et détaillé son programme. Donald Trump et Hillary Clinton sont entrés dans le vif du sujet immédiatement après leur arrivée sur scène en répondant à une question du modérateur sur le prochain juge de la Cour suprême que le futur Président viendra à choisir. Une nomination très surveillée car elle pourra faire basculer la cour dans le camp progressiste ou bien conservateur. La démocrate a assuré sur-le-champ qu'elle proposerait la place (laissée vacante par le décès d'un juge et que le Sénat refuse de remplacer en attendant l'élection présidentielle) à une personne qui se battrait pour le droit à l'avortement, qui refuserait de rendre illégal le mariage pour tous et qui se battrait pour en finir avec les financements occultes des campagnes politiques. Trump a, lui, répondu plus simplement en promettant de nommer un juge qui défendra le 2e amendement de la Constitution américaine, celui qui donne actuellement le droit à de nombreux citoyens de porter des armes, en se vantant d'avoir le soutien de la NRA, le très puissant lobby des armes qui bloque toutes les tentatives de changement de la législation actuelle. Interrogé sur le fait qu'une dizaine de femmes avaient rapporté des agressions sexuelles depuis le précédent débat, Donald Trump a de nouveau affirmé que les témoignages étaient faux. Nouveauté, il a cependant accusé sa rivale d'être derrière cette vague d'accusations. «Tout d'abord, ces histoires ont été largement démenties. Je ne connais pas ces gens», a d'abord lancé le candidat républicain. «Je me doute bien comment elles sont apparues... C'est elle qui a incité ces gens à parler», a-t-il alors assuré avant de promettre que «tout cela c'est de la fiction». Dénonçant depuis des semaines que l'élection présidentielle était «truquée», le magnat de l'immobilier a été directement confronté par Chris Wallace, le modérateur, sur ces accusations. «Il y a une tradition dans ce pays : quand à la fin d'une campagne un candidat perd, non pas que vous serez le perdant, il accepte sa défaite et soutient le vainqueur. Êtes-vous en train de nous dire que vous ne respecterez pas ce principe ?», a demandé le journaliste. «Tout ce que je dis c'est que je vous le dirai à ce moment-là. Je garde le suspense», a insisté Trump. Une réponse jugée «terrifiante» par Clinton qui s'est moquée du fait que «dès que Donald pense que les choses ne vont pas dans son sens, il affirme que tout est truqué contre lui». «Il a dit que les primaires républicaines étaient truquées quand il avait perdu dans un Etat, que le système judiciaire était truqué quand il était en procès, il a même dit que les Emmys étaient truqués parce que son émission The Apprentice n'avait pas été récompensée !», a insisté l'ancienne Secrétaire d'Etat. Trump s'enfoncera un peu plus avec une déclaration qui n'a pas manqué d'interloquer beaucoup d'internautes. Alors que Hillary Clinton expliquait que son programme économique visait à augmenter les impôts des plus riches pour alléger la charge sur les familles de la classe moyenne, cette dernière s'est fendue d'une petite pique que le républicain n'a pas appréciée : «Les impôts seront relevés pour les plus aisés, ma contribution à la sécurité sociale augmentera, et celle de Donald Trump aussi. Enfin s'il ne trouve pas un moyen d'y échapper (comme il l'a fait en ne payant pas d'impôts fédéraux pendant près de 20 ans, ndlr)». «Qu'est-ce qu'elle est méchante cette femme», n'a pu s'empêcher de réagir Trump, qui venait quelques instants plus tôt de promettre aux téléspectatrices que «personne ne respecte plus les femmes que (lui)». M. B.