A travers la sortie du premier véhicule Hyundai samedi dernier de la chaîne de production de l'usine du groupe Takhout sis à Tiaret, c'est bien entendu un autre pas qui vient d'être franchi vers l'émergence d'un pôle industriel mécanique comme cela a été décidé par les pouvoirs publics en 2012 et inscrit dans le programme de mégaprojets économiques d'envergure nationale et internationale implantés dans différentes régions du pays. Une stratégie qui vient d'être confortée par la mise en place de nombreuses mesures incitatives pour encourager l'investissement dans ce secteur d'activité tel qu'inscrit dans le projet de loi des Finances 2017. Il est admis que l'amélioration des indices de la macroéconomie et des revenus repose sur la relance effective et pérenne du secteur industriel. Pour ce faire, des experts nationaux soutiennent à l'unanimité qu'il ne faudra plus continuer à faire de la perspective globale mais d'aller vers une perspective sectorielle car pour eux c'est la démarche la plus indiquée si l'on veut relancer notre industrie. Sur la stratégie de créer des pôles industriels, des experts en la matière se sont prononcés pour dire en substance que cette option est des plus réfléchie dans le sens où «il est certes contre-productif de chercher à courir derrière la fiction des stratégies industrielles rêvées. C'est pourquoi pour ces derniers, il est plus intéressant d'opter pour les projets industriels les plus rentables et qui plus s'inscrivent dans le cadre du développement industriel du pays. Mais toujours est-il la réussite de cette stratégie repose sur la condition de mettre à la disposition de tous les investisseurs sans discrimination (nationaux et étrangers, publics et privés) de créneaux les meilleures conditions et les facilitations leur permettant de réaliser des projets bancables. Non sans ajouter dans ce même ordre d'idées, au vu de ce qui a été déjà concrétisé dans le cadre de la création de pôles industriels, que c'est bien entendu le résultat d'un climat des affaires plus attrayant pour les étrangers et investisseurs locaux. Et pour preuve, on assiste depuis deux ans à l'émergence de pôle industriel qui prend en considération les spécificités et les atouts de la région, comme cela a été décidé par les pouvoirs publics. Il devient intéressant de les citer par ordre de la date d'entrée en production. Au registre du secteur de la mécanique Une vaste zone industrielle est attendue à Oued Tlélat (Est de la ville d'Oran) et où Renault Algérie est entrée en fonction depuis deux ans avec un objectif de production de 20 000 véhicules par an de type citadine. Du Côté de Tiaret, on construit des camions et d'autres véhicules utilitaires de marque allemande. Comme chacun le sait puisque rapporté par la presse, plusieurs groupes ont émis le vœu de venir s'installer à Alger. Et celui du gérant allemand Sovac, un autre investisseur s'est manifesté ces derniers temps. Il s'agit du projet de montage de véhicules Ival spécialiste des camions et les tracteurs agricoles du groupe italien Iveco-Fiat. Des projets auxquelles les autorités locales mettent à la disposition des investisseurs près de 800 hectares, ainsi de nombreux projets sont en voie d'exécution ou en cours. Pour l'heure et à terme de finalisation de projet l'exemple nous vient du concessionnaire Hyundai Algérie en la personne de l'homme d'affaires Mahieddine Takhout. En effet, ce dernier a inauguré son usine Hyundai samedi dernier. D'une capacité de production de 60 000 unités lors de la première année, l'usine sortira jusqu'à 100 000 unités à partir de la deuxième année. Quatre modèles sortiront des trois lignes de montage : il s'agit notamment de l'Elantra, Santa Fe, de l'i10 et de l'emblématique Accent, dans sa version RB. Le coût initial de l'usine est estimé à 450 millions de dollars, selon Takhout, dont 40% en fonds propres. Le site de montage emploie 460 employés au total, dont 62 ingénieurs et techniciens, ayant bénéficié d'une formation avec le constructeur asiatique, indique le P-DG du groupe. Faut-il également rappeler l'usine de Constantine : où l'on monte des engins pour les travaux publics et des tracteurs pour les besoins de l'agriculture ainsi que le complexe d'Annaba où seront construites des rames de tramways, de métros et trains de banlieue. Dans le secteur de la sidérurgie Un grand pôle métallo-sidérurgique d'industrie de matériaux de construction pour accompagner les grands projets d'habitat situé à Béthioua (à l'Est d'Arzew). Il faut savoir aussi qu'outre l'aciérie de la société Tosyali réalisé dernièrement au pôle de Bethioua employant 1 200 travailleurs, 15 nouveaux opérateurs s'apprêtent à intégrer ce pôle et investir dans l'industrie de matériaux de construction. Sans oublier le gigantesque complexe sidérurgique de Bellara (wilaya de Jijel). Pôle électronique C'est l'entreprise nationale de l'industrie électronique (Enie) qui a été retenue comme pôle électronique et devient selon le ministère de tutelle un passage incontournable pour tout opérateur et partenaire étranger qui veut investir en Algérie. Ainsi il a été installé récemment 12 nouveaux groupes industriels publics. Comme il a été procédé au niveau de l'Enie à l'inauguration de la nouvelle usine d'intégration électronique pour la fabrication des cartes électroniques ainsi que l'inspection des deux projets de réalisation d'une unité de fabrication de panneaux solaires photovoltaïques et d'un laboratoire de maintenance et d'étalonnage des équipements électroniques. En définitive, c'est tout une série de pôles industriels qui est en train de se mettre en place sur de nombreuses régions du pays. Un sérieux atout qui va permettre de relancer de manière effective et pérenne notre secteur industriel. C'est notamment des plus indiqués quand on sait que l'investissement est la pierre angulaire de tout développement. D'autant plus que cela peut permettre au pays de sortir de sa trop grande dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs dans différents domaines industriels. Z. A. Des mesures pour encourager les investissements L'Etat, qui compte soutenir les entreprises activant dans le domaine des industries de montage, prévoit l'extension du bénéfice de l'avantage fiscal accordé au profit des sociétés de production de véhicules industriels à l'importation de parties accessoires et composants qui font partie des collections destinées aux industries de montage ou celles dites CKD à l'ensemble des sociétés de production activant dans le domaine de l'assemblage et du montage agréés par le ministère de l'Industrie. Le projet de loi de la LF-2017 prévoit également le remplacement de l'avantage temporaire applicable actuellement à compter du premier janvier 2015 pour une durée de trois ans, par un avantage permanent.