Le mouvement de grève observé çà et là dans le cycle secondaire de l'enseignement a été très peu suivi dans la capitale. C'est ce que nous avons constaté, hier, à la faveur d'une visite que nous effectuée dans un certain nombre de lycées. D'emblée, il y a lieu de préciser que dans les établissements scolaires où la grève a été observée, les élèves ont été contraints de quitter les salles de classe parce que ce sont les enseignants, pour des raisons liées à des considérations d'ordre salarial ou professionnel, qui ont déclenché la grève. Dans leur écrasante majorité, les élèves que nous avons rencontrés, semblent avoir en mémoire la grève illimitée déclenchée l'année dernière à la même période (à l'époque, des marches furent même improvisées pour revendiquer l'allègement des cours), laquelle a fini par s'émousser au fil du temps. Hier, à Ben Aknoun, aux lycées El Mokrani et Amara Rachid, il nous a été donné de constater que les élèves suivaient leurs cours normalement. L'imminence des compositions du deuxième trimestre (fixées à dimanche prochain) paraissait les dissuader de marcher dans le sillage de leurs collègues de l'est du pays. Le même constat a été fait au lycée Bouattoura de Châteauneuf où les élèves ne semblaient guère affectés par le bruit fait autour d'eux. «Il nous faut absolument terminer le programme. Nous savons pertinemment que tout retard nous sera préjudiciable», nous dira en chœur un groupe d'élèves de terminale. Le seul établissement où la grève a été observée (à hauteur de 50%) au niveau de la capitale, a été le lycée Didouche Mourad, situé dans la commune de Bir Mourad Raïs. «Bien évidemment, en cessant le travail, les enseignants veulent attirer l'attention de la tutelle sur tout ce qui a trait à l'aspect financier, particulièrement les rappels de salaire impayés. En outre, certains, quoique minoritaires, mettent en évidence des problèmes d'ordre technique comme, par exemple, la non-utilisation de l'informatique à grande échelle», nous dira, tout en souhaitant garder l'anonymat, un responsable de l'administration du lycée cité. Selon les informations recueillies çà et là, il nous a été confirmé que les enseignants des classes terminales assuraient normalement leurs cours. Ayant eu vent qu'un journaliste se trouvait sur les lieux, des élèves des clases de seconde (beaucoup d'entre eux étaient en grève) se sont empressés de nous exposer leurs problèmes. Ceux-ci parlent de l'inexistence de certains enseignants (en mathématiques notamment), de la surcharge des classes spéciales, lesquelles comptent en leur sein les élèves ayant refait l'année au moins une fois. «Nous sentons comme une sorte de discrimination à notre égard. On nous regarde avec mépris. Il aurait été plus judicieux de nous faire dispatcher sur plusieurs classes au lieu de nous rassembler dans une seule classe», déclareront nos interlocuteurs. B. L.