Le stand Panaf propose un véritable voyage littéraire au cœur de l'Afrique. Des personnalités qui «partage la même conviction pour une Afrique ouverte au monde des grands projets», animeront aussi des conférences, des tables-rondes et des rencontres littéraires Cette année, pour sa 21e édition, le Salon international du livre d'Alger (Sila-2016) place la littérature africaine sous le signe de «L'Afrique à l'ère du numérique». Dans la présentation du stand Espace l'Esprit Panaf dédié aux littératures et cultures africaines, il est annoncé : «Vous pourrez feuilleter, écouter et lire via Internet des ouvrages qui seront proposés par les éditions africaines Diasporas Noires du Sénégal Hélium et Kinmédias d'Algérie, vous pourrez également retrouver les publications 2009 du ministère de la Culture : fonds de la bibliothèque nationale d'Algérie. La littérature s'ouvrira cette année au monde des vieilles écritures et des idéogrammes.» La responsable du stand, passionnée de littératures et de cultures africaines, Narrimane-Zhor Sadouni souligne que «L'esprit Panaf de cette 21e édition est d'être en plein cœur de l'actualité et de revenir au racine de l'histoire de l'écriture africaine notamment avec l'exposition et l'atelier animé par Ismaël Diabaté du Mali qui enseigne à nos visiteurs les secrets du Bogolan et des idiogrammes Bambara.» Elle précise à ce sujet que «ces idiogrammes font partie de notre culture continentale, comme les hiéroglyphes et le Tifiniagh, plusieurs formes d'écritures ancestrales qui ne font pas de nous que des sociétés à vocation orale, mais qui prouve que l'écriture existe chez nous depuis longtemps». Dans cet espace nous pouvons également, retrouver plusieurs ouvrages audios, livres coédités par Hélium et Kinmédias d'Algérie, à l'instar de celui de l'auteur Sidi-Ali Hikmet intitulé «Sidi Boumediene, poète de l'amour absolu». A ce sujet, la responsable du stand souligne que «le format du livre audio permettent l'accès aux ouvrages pour ceux qui ont des difficultés de trouver du temps pour avoir un livre entre les mains tels que les routiers, mais également les non voyants». Elle explique que «l'apprentissage du braille n'est pas à la portée de tous les non-voyants, ils n'ont pas tous accès aux établissements spécialisés et donc à la lecture en braille. De facto les audio- livres deviennent une solution de rechange pour permettre l'accès aux écrits littéraires. Ainsi le livre audio devient un chemin vers la lumière de la littérature», soulignant par ailleurs que cette passerelle entre le passé et l'avenir est également mise en relief avec le numérique qui symbolise la vitesse des mots et des lettres. C'est dans cet esprit que se place le slogan l'Afrique à l'ère du numérique avec la participation d'une maison d'édition qui vient du Sénégal. Elle précise à ce sujet que «Diaspora noire de Hulo Guillabert, est la première maison d'édition précurseurs du numérique dans le continent africains. Toutefois, concernant la problématique du numérique dans le continent africains, elle dira que «dans le secteur du livre, ce qui revient le plus cher c'est sa distribution. Au niveau continental, l'édition numérique peut pallier à ces soucis de distribution. Mais pour cela, il y a de nombreux points à réglementer, à l'instar du piratage des œuvres littéraires qui entre en jeu et qui peut être un handicap pour le développement de l'édition numérique en Afrique. Il y a aussi d'autres problèmes qui doivent être dépassés». Elle estime toute fois que «la première chose à faire est de séduire les gens à l'acte de la lecture afin d'attirer les lecteurs. Et la lecture est jusqu'à présent stéréotypée par l'édition papier. Une fois que l'on aura séduit le grand public avec le livre papier on pourra aller vers le numérique.» Dès lors, «il ne faut pas faire l'erreur d'aller directement vers le numérique. Il y a également un autre constat : ce n'est pas tout le monde qui a accès à la connexion. Nous, on voit l'Algérie à travers Alger et les grandes villes, mais dans plusieurs régions du pays, il n'y a même pas de champ pour les appels téléphoniques, alors comment peut-on parler de connexions et d'édition numérique. Ceci n'est pas seulement valable pour l'Algérie, mais pour tout le continent africain». En conclusion elle dira qu'«on ne peut pas accéder à quelque chose si on ne sait pas d'où on vient. Donc, on démarre de nos origines pour aller vers le papier, le livre audio et accéder au numérique ensuite. Sinon, on risque d'aller droit dans le mur». Jusqu'au 5 novembre prochain, chaque jour, le stand Panaf propose un véritable voyage littéraire au cœur de l'Afrique, avec notamment Moumar Guèye, auteur incontournable, Mutt-Lon, Prix Ahmaou-Kourouma, Gangoueus et ses lectures, critique littéraire chez Sud-Planet installera son studio radio, Hulo Guillabert auteure-éditrice, elle viendra rencontrer les auteurs algériens. Thierry Perret auteur journaliste africaniste, Ibou Ibrahima N'dong chercheur, Mohammed Badaoui auteur-journaliste, Med. Jaoudet Guessouma auteur plasticien et Seddik Ziwani Hadj Ahmed auteur-enseignant. Des personnalités qui «partagent la même conviction pour une Afrique ouverte au monde des grands projets», animeront des conférences, des tables-rondes et des rencontres littéraires S. B.