Plusieurs auteurs africains présents au Salon du livre ont appelé dimanche à Alger à la création d'un réseau africain "autonome" d'édition et de distribution littéraire en appui au développement culturel et social du continent. Invités du 21e Salon international du livre d'Alger (Sila) des auteurs et acteurs de la société civile africaine étaient réunis autour du thème "Les migrations dans la littérature africaine" dans le cadre du programme de l'espace "Esprit Panaf", organisé pour la 8e année consécutive par le Salon. Participant à cette rencontre, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue de Etats arabes, Abdelkader Messahel a rappelé que les auteurs africains étaient confrontés à une grande "adversité" et une ligne éditoriale "imposée" pour "diffuser (dans l'opinion) l'image d'un continent en sang, se débattant dans de grandes difficultés", a-t-il dit. Selon lui, l'édition et la diffusion du produit culturel africain (littérature, cinéma, conte et théâtre) reste faible, en comparaison avec le flux migratoire. En Algérie, seule une maison d'édition, Apic, est tournée vers l'Afrique et publie depuis quelques années des auteurs du continent. Figure de la société civile sénégalaise, Hulo Guillabert, directrice générale et fondatrice de la Maison d'édition Diasporas Noires Editions numériques - DOYNA a également appelé, pour sa part, à la création d'un mouvement d'édition africain et à une révision "des programmes de l'éducation hérités du colonialisme". Prenant quelque peu à défaut Abdelkader Messahel, le seul officiel algérien présent à cette conférence et qui a longuement insisté sur les impératifs de "stabilité" et de "développement" l'écrivain sénégalais Moumar Guèye, a évoqué, d'emblée, une migration souvent "motivée par un défaut de liberté d'expression dans le pays d'origine", citant pour illustrer son propos, le cas de l'auteur guinéen Camara Lay persécuté dans son pays et réfugié au Sénégal. Un exemple parmi tant d'autres ! M-C. L.