Des fermes d'engraissement de thon devraient être mises en place pour la première fois en Algérie dès 2017, apportant une valeur ajoutée à l'activité de pêche de ce poisson acanthoptérygien, indique l'APS citant un responsable du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. Des fermes d'engraissement de thon devraient être mises en place pour la première fois en Algérie dès 2017, apportant une valeur ajoutée à l'activité de pêche de ce poisson acanthoptérygien, indique l'APS citant un responsable du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. La vente de thon après son engraissement multiplie sa valeur marchande par dix fois à l'exportation par rapport à son prix initial (avant engraissement), explique Omar Kaddour, directeur de la pêche maritime et océanique auprès de ce département ministériel. Généralement, l'élevage de ce poisson pour son engraissement dure entre 6 et 12 mois, au bout desquels son poids passe de 10-12 kg à plus de 90 kg. Avant son engraissement, le thon est cédé à environ 10 euros/kg alors qu'il se vend aux enchères après engraissement. C'est ainsi que le ministère va adresser une demande à la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta), lors de sa réunion prévue le 14 novembre en cours, pour obtenir la permission de créer des fermes pilotes d'engraissement de thon en Algérie, précise le même responsable. Selon M. Kaddour, qui est également le représentant principal de l'Algérie auprès de la Cicta, il est nécessaire pour l'Algérie, qui pêche son quota annuel de thon, d'exploiter davantage cette ressource, soulignant que la vente de son thon à d'autres pays à des prix dérisoires «fait perdre d'importantes ressources financières à l'Algérie». Il existe au moins deux investisseurs privés nationaux, réunissant les conditions matérielles et financières nécessaires et qui jouissent de l'expérience requise. Ces derniers attendent le feu vert pour pouvoir se lancer dans cette activité d'engraissement. Ces investisseurs bénéficieront d'un accompagnement qui sera assuré par les experts du secteur de l'agriculture, ainsi que de facilitations pour l'obtention de concessions. Les régions susceptibles d'accueillir ces fermes sont celles de la côte est du pays qui connaît une forte concentration des thonidés lors de la période ouverte à la pêche par la Cicta (26 mai-24 juin), fait savoir M. Kaddour qui cite El-Tarf, Annaba et Skikda. A la lumière de l'augmentation des réserves mondiales de thon dans l'Atlantique passées de 13 000 tonnes en 2015 à 19 000 tonnes en 2016, le ministère est optimiste quant à l'obtention de l'aval de cette organisation pour la création de fermes d'engraissement de thon en Algérie, d'autant que les réserves de thon dans l'Atlantique devraient atteindre en 2017 près de 23 000 tonnes, selon les prévisions. «Nous sommes optimistes quant à l'obtention du feu vert pour cet investissement d'ici 2017. Les investisseurs sont prêts pour commencer le travail et tous les moyens sont disponibles», soutient-il. Dans le même contexte, M. Kaddour fait savoir que l'Algérie œuvre depuis la mise en place du plan d'action d'orientation pour le développement de la pêche et l'aquaculture, approuvé par le gouvernement en 2007, à la mise en place d'un cadre juridique adéquat pour la création de 3 fermes d'engraissement de thon sur la côte est, centre et ouest du pays. Toutefois, l'opération a été reportée pour manque d'informations de son impact sur l'environnement. «Nous sommes arrivés à un stade où il est impératif d'ouvrir ce créneau, notamment après la récupération de la quote-part algérienne de pêche du thonidé qui atteindra 543 tonnes en 2017. En plus, nous nous sommes assurés que cette activité n'aura pas d'impact négatif sur l'environnement, sans compter que nous avons un cadre juridique prêt et il est conforme aux conditions de la Cicta», poursuit-il. Concernant les observations de la Cicta quant à la saturation de la région en fermes d'engraissement et ses réserves quant à la levée du gel sur cette activité, M. Kaddour fait valoir que l'Algérie ne dispose pas de fermes en activités et qu'elle a droit à sa part dans le créneau d'engraissement du thon, d'autant que «la réglementation a été améliorée en se conformant aux règlements de la Cicta». En Méditerranée, il existe douze fermes d'engraissement de thon rouge qui produisent 11 000 tonnes de poissons. La plupart de ces fermes se trouvent en Espagne, Italie, Malte, Croatie et Turquie ainsi qu'en Tunisie qui dispose de deux fermes. Le Japon, qui consomme 80% de la production mondiale du thon rouge, milite pour la poursuite des opérations de pêche et d'engraissement de ce poisson afin de satisfaire ses besoins, et ce, malgré les pressions internationales pour réduire la pêche de cette espèce. R. N.