L'ambassadeur français en Algérie, Bernard Emié, a affirmé, hier à Oran, que son pays a fait «des pas de géant» sur la question de la mémoire. Pour lui, le président François Hollande «a fait un chemin considérable» vis-à-vis de la mémoire. L'ambassadeur, cité par des médias électroniques, a rappelé «ce qui a été fait depuis quatre ans par François Hollande. Vous constaterez effectivement la grande évolution du discours, les mots et les phrases qu'il a prononcés ici en Algérie». M. Emié a rappelé aussi, selon les mêmes sites, «la venue en Algérie pour la première fois, du ministre des Anciens combattants français pour s'incliner devant la stèle de la première victime des massacres du 8 mai 1945, à Sétif». «Ces gestes ont une signification symbolique très considérable en termes d'apaisement et de reconnaissance vis-à-vis de l'Algérie. Pour la première fois aussi un ministre des Moudjahidine, M. Zitouni, a été invité en France en janvier 2016», a-t-il poursuivi. «Côte à côte, les deux ministres se sont inclinés devant la stèle préparée à la mémoire des victimes du 17 octobre 61. Le cheminement qui a été effectué par l'administration de François Hollande est extrêmement important. Nous avons fait des pas de géant. Les autorités algériennes mesurent, je crois, les efforts des décisions politiques très fortes du président de la République», a déclaré M. Emié. Le diplomate français qui s'est déplacé à Oran à l'occasion de la cérémonie de commémoration du 98e anniversaire de l'Armistice du 11 novembre 1918, mettant fin au premier conflit mondial, organisée au cimetière du quartier Dhaia (ex-Petit Lac), a, par ailleurs, souligné que l'Algérie avait joué un «rôle fondamental» dans la libération de la France et de l'Europe, lors des deux guerres mondiales. Tout en rendant hommage «aux soldats algériens qui s'illustrèrent au cours de multiples campagnes et contribuèrent à la libération de nos territoires», M. Emié a exprimé, en présence des autorités locales et de l'ambassadeur d'Allemagne en Algérie, la «profonde gratitude» de la France aux soldats algériens qui ont participé aux deux guerres mondiales, aux côtés des forces alliées. «Nous vous devons la liberté et la paix et nous n'oublions pas et nous n'oublierons pas votre courage et votre sacrifices», a-t-il dit. Evoquant la réconciliation franco-allemande visant un «avenir meilleur», le diplomate français a fait référence à la question de la mémoire entre l'Algérie et la France. «Le fait de se réconcilier ce n'est pas oublier. Au contraire, se réconcilier c'est reconnaitre et regarder avec lucidité le passé pour mieux se tourner vers l'avenir», a-t-il souligné. Pour la France et l'Algérie, «se souvenir c'est également souligner cette histoire à la fois riche et douloureuse», a-t-il ajouté dans son allocution, tout en reconnaissant «les sacrifices du peuple algérien et son attachement aux idéaux de liberté qui lui ont permis de recouvrer chèrement son indépendance et sa souveraineté». Pour sa part, l'ambassadeur d'Allemagne en Algérie, Michael Zenner, a estimé que les nations qui étaient en guerre et qui se tendent la main aujourd'hui, «est un véritable miracle car, la réconciliation constitue une valeur inestimable», a-t-il déclaré. Dans ce cadre, il a appelé les jeunes générations à ne pas oublier l'histoire et à en tirer les leçons, exhortant au rapprochement des peuples et des cultures ainsi qu'aux échanges, «éléments essentiels pour la paix et l'harmonie», selon lui. H. Y.