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Ceikh El Hasnaoui, chanteur algérien, moraliste et libertaire, un hommage au maître de la chanson kabyle Le livre de Mehenna Mehfoufi sera bientôt édité en Algérie par l'ENAG
Cheikh El Hasnaoui, chanteur algérien, moraliste et libertaire, est le dernier livre de Mehenna Mehfoufi édité par Ibis Press en France. «C'est un livre rigoureux parce qu'il rapporte les propos du cheikh, lors de ma visite en 1999, en 2000 et 2002, trois mois avant sa mort», dira d'emblée l'auteur lors d'un point de presse tenue mercredi dernier à Media Book, la libraire de l'Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG) qui doit se charger de l'édition du livre en Algérie. L'ethnomusicologue plonge l'assistance, peu nombreuse, dans les visites qu'il a rendues au cheikh à travers un reportage. Le documentaire montre le cheikh dans son petit jardin, ensuite chez lui regardant les cassettes que l'auteur lui avait ramenées. L'ethnomusicologue a déclaré que «El Hasnaoui avait cassé ses disques et même laissé son instrument de musique à Nice». Ensuite, lui parlant de ses fans en Algérie, il lui dit : «Cheikh, il y a des milliers d'Algériens et d'Algériennes qui vous aiment et aiment vos chansons.» Le maître répond : «J'ai donc des amis, alors que j'ai 90 ans. Je les aime aussi. Mais il fallait venir 40 ans avant.» Durant la rencontre avec la presse, Mehfoufi a longuement parlé du cheikh et de ses chansons. «El Hasnaoui est une fenêtre ouverte sur la musique du 20ème siècle, et il a fait partie de ceux qui ont connu des gens sur lesquels on n'a rien actuellement, tel Amar Chaklal. En 1932, on pouvait lire sur sa carte militaire dans la case fonction : musicien. Il chantait aussi pour les gens du 19ème siècle», dira-t-il. Le reportage se termine par les funérailles du maître. «J'ai eu la malchance d'assister à ses funérailles», a dit avec amertume l'auteur. «Je lui avait rendu visite trois mois avant sa mort, en 2002. Il était gravement malade. Sa femme, Denise, m'avais dis qu'il n'avait pas prononcé un mot depuis plus d'un mois. J'insiste pour le voir, dès que je rentre, je prend la main du cheikh, et je lui dis en kabyle : tout les Algériens te passent le bonjour, quelques secondes après, il me répond ‘‘Es'lam amokran fellassen'' [je leur passe un grand bonjour]. Sa femme n'arrêtait pas de pleurer, de l'entendre parler une seconde fois.» «Trois mois plus tard, le cheikh s'est éteint à jamais, entouré de sa femme et de quelques amis. Et il est inhumé dans le caveau communal, car le caveau familial n'était pas encore près», souligne l'auteur. Mehfoufi estime que ces retrouvailles avec le maître sont inutiles car, selon lui, «ces retrouvailles n'ont rien apporté à cheikh El Hasnaoui», déplore Mehfoufi. T. L.