Une autre bonne nouvelle pour les exportateurs. La Banque d'Algérie (BA) annonce l'introduction prochaine de facilitations pour les opérations d'exportations hors hydrocarbures. Le Gouverneur de la BA, Mohamed Loukal, qui a livré l'information, hier, citera notamment le prolongement des délais de rapatriement des devises et la création d'un marché à terme de devises. «Nous avons une volonté féroce de nous attaquer aux problèmes qui constituent des entraves à l'export. Ces prochaines mesures structurelles vont nous permettre de faire avancer ce processus des exportations», soutient M. Loukal, cité par l'APS. Le Gouverneur de la BA qui s'exprimait lors d'une réunion de la cellule de suivi des exportations du ministère du Commerce, qu'il a présidée avec le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, en présence d'exportateurs nationaux, ajoutera que la BA publiera incessamment une circulaire pour le prolongement du délai légal de rapatriement de devises. Ainsi, la réglementation en vigueur qui oblige l'exportateur de rapatrier ses recettes en devises provenant de l'exportation dans un délai n'excédant pas les 180 jours à compter de la date d'expédition des biens, lui accordera, en application de cette circulaire, 360 jours. La prochaine circulaire consacrera également l'introduction des notions de paiement des exportations au comptant et de paiement à crédit, avec comme corollaire une assurance crédit à l'export pour couvrir l'exportateur et lui permettre de pouvoir régénérer ses ressources en dinars. «Les opérations dépassant un certain délai, considérées comme paiement à crédit, seront adossées à une garantie crédit en vertu de laquelle la banque commerciale est tenue de financer les inputs puisqu'elle est en possession d'une assurance crédit», a expliqué le Gouverneur de la BA. Concernant le marché à terme des devises prévu également dans les nouvelles facilitations de la BA, dont la mise en place est prévue pour le premier semestre 2017, M. Loukal dira qu'il permettra de contrecarrer les risques de change auxquels sont exposés les exportateurs. Grâce à ce marché, a-t-il expliqué, ils auront la visibilité nécessaire pour mieux maîtriser les coûts et se prémunir d'une éventuelle dépréciation du dinar lors des importations de matières premières et des investissements pour la production des biens à exporter. Ainsi, explique-t-il, cette mesure prévoit de mettre un marché d'offre et de demande des détenteurs de capitaux en devises. «Il y aura tous les particuliers et tous les comptes exportateurs (personnes physiques ou morales) qui vont se rencontrer dans ce marché (achat à terme, session à terme)», indique M. Loukal. «C'est une très grande réforme que nous allons introduire, progressivement. Elle constituera un petit dégel au contrôle de change qui date de très longtemps», se félicite-t-il. S'agissant du taux de change du dinar par rapport aux devises fortes, M. Loukal considère qu'il connaît une stabilisation par rapport à l'euro depuis juillet dernier, à la différence du dollar qui connait actuellement de «fortes pulsions» sur les marchés internationaux, surtout avec l'élection à la présidence des Etats-Unis de Donald Trump. «On a stabilisé le dinar, j'espère qu'on continuera à maîtriser ces leviers», a insisté le Gouverneur de la Banque d'Algérie. Toutefois, ces «leviers» n'ont aucune prise sur le marché parallèle de la devise qui obéit à ses propres règles et fluctuations, et draine les masses d'argent alimentant l'économie souterraine. Voilà un autre défi qui se pose à l'Etat et que les pouvoirs publics tardent à relever. R. C.