Pour l'expert économiste Smail Lalmas, le développement de l'exportation «ne peut se réaliser dans la précipitation ou l'improvisation mais doit être pensé en termes de vision stratégique globale». C'est pourquoi, selon ce dernier, la mise en place d'une stratégie nationale de développement de l'exportation devient la clef de la réussite de toute démarche visant à pénétrer les marchés internationaux et assurer un débouché au produit national. L'économiste, qui s'exprimait lors d'une session de formation aux métiers de l'export organisée hier à l'Insfp de Beziouche (Médea), au profit d'opérateurs économiques de la région sur initiative conjointe de la Chambre nationale de commerce, de l'Ecole algérienne des affaires et la Chambre de commerce et d'industrie du Titteri, a par ailleurs estimé que l'implication de l'ensemble des démembrements de l'Etat (ministères, institutions financières, douanes et organisations patronales) dans l'élaboration de cette stratégie et son application sur le terrain est un «impératif incontournable». Car, tout dépendra du degré de cohésion et de complémentarité des actions menées en direction du développement de l'exportation, dira M. Lalmas pour expliquer la nécessité de cette synergie. Ce dernier a, par ailleurs, indiqué que la stratégie nationale de développement des exportations doit être en mesure d'identifier et de recenser le potentiel national existant (agricole, industriel, touristique, artisanal), de tracer les moyens et les outils susceptibles de l'aider à pénétrer les marchés extérieurs, à travers une présence au sein des regroupements régionaux, de mettre en place des plateformes logistiques et de transport capables de faciliter le traitement et l'acheminement des marchandises. Elle doit aussi avoir la garantie d'un accompagnement permanent et régulier des exportateurs afin de renforcer leur capacité concurrentielle, a-t-il fait observer. Pour passer du cap des «intentions» à la pratique, l'expert préconise plus de souplesse dans le système de prise de décision, notamment en matière de procédures bureaucratiques et de libre initiative, d'accorder davantage d'intérêt aux compétences et d'ancrer de nouvelles mentalités et traditions, en particulier au sein de certaines administrations et organismes liées directement à l'exportation. Un «bon usage» de la dévaluation de la monnaie nationale peut être bénéfique à l'activité d'exportation, d'après cet expert, d'autant qu'il permet, au vu de sa valeur actuelle, de vendre plus et de profiter de cette baisse de valeur pour concurrencer d'autres produits dont le coût de revient dans les pays d'origines est supérieur à celui proposé par nos exportateurs, notamment pour certains produits agricoles, a-t-il soutenu. La mutation d'une partie des 40 000 importateurs recensés en Algérie vers l'activité d'exportation est l'autre «atout» dont dispose le pays, mais qui faute de «vision claire» prive le secteur, selon cet expert, d'une expérience sur les marchés internationaux et de larges réseaux commerciaux, assurant enfin qu'une telle conversion si elle venait à être concrétisée, ouvrirait de larges perspectives aux opérateurs économiques nationaux. Z. A./APS