La cour de Cassation égyptienne vient de retoquer deux verdicts sévères à l'encontre de l'ex-président Mohamed Morsi et ses partisans, des décisions qui ne signalent toutefois pas de revirement dans la ligne répressive du président Abdel Fattah Al-Sissi. La cour de Cassation égyptienne vient de retoquer deux verdicts sévères à l'encontre de l'ex-président Mohamed Morsi et ses partisans, des décisions qui ne signalent toutefois pas de revirement dans la ligne répressive du président Abdel Fattah Al-Sissi. La Cour a annulé la peine de prison à vie prononcée contre Morsi dans un procès pour espionnage et ordonné un nouveau procès dans cette affaire. Il y a une semaine déjà, elle avait annulé sa condamnation à mort dans une autre affaire. Des décisions dévoilant le manque de «preuves» et les «vices juridiques» qui entachent les procès «politisés» intentés à l'ancien Président, selon des experts, mais qui ne signalent pas de changement dans la politique de répression contre les Frères musulmans. L'ancien président islamiste et ses partisans sont la cible d'une répression sanglante depuis qu'il a été destitué en juillet 2013 par l'ex-chef de l'armée Sissi, qui dirige aujourd'hui le pays d'une main de fer. Au total, la cour a annulé les peines de 22 accusés détenus, pour une obscure affaire d'espionnage au profit du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais et de l'Iran. Le richissime homme d'affaires Khairat Al-Chater et Mohamed Al-Beltagui avaient écopé de la peine de mort, tandis que le guide suprême des Frères musulmans Mohamed Badie et l'ex-président du Parlement Saâd al-Katatni avaient eux été condamnés à la prison à vie - qui équivaut à 25 années de détention -. Les condamnés étaient accusés d'avoir fourni «des rapports de sécurité» à l'Iran et d'espionnage en faveur du Hamas et du Hezbollah «en vue de mener des attaques terroristes dans le pays pour y semer le chaos et renverser l'Etat». La semaine dernière, la Cour de cassation avait déjà annulé la peine de mort prononcée contre Morsi pour son rôle dans des évasions massives de prison et des attaques contre la police durant la révolte qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir en 2011. En octobre, la Cour avait confirmé une peine de 20 ans de prison prononcée en avril 2015 contre Morsi, pour des violences contre des manifestants durant sa courte mandature. A ce jour, ce verdict est le seul à avoir été rendu définitif. Par le passé, la cour de Cassation a annulé des dizaines de condamnations à mort ou des peines de prison à vie prononcées en première instance contre des partisans de Morsi. Dans un autre procès pour «espionnage», Morsi a été condamné à la prison à vie avec 10 co-accusés pour le vol de «documents relevant de la sécurité nationale» et leur livraison au Qatar, selon l'acte d'accusation. La Cour de cassation doit commencer à étudier à partir du 27 novembre l'appel interjeté par Morsi dans cette affaire. Dans les semaines ayant suivi la destitution de Morsi, plus de 1 400 manifestants avaient été tués. Des dizaines de milliers de personnes ont été emprisonnées et des centaines condamnées à mort dans des procès expéditifs dénoncés par l'ONU comme «sans précédent dans l'Histoire récente» du monde. R. I.