Les avocats du président égyptien Mohamed Morsi destitué par le chef de l'armée Abdel Fattah Al-Sissi en juillet 2013 ont fait appel samedi 15 août devant la Cour de cassation des condamnations à mort et à la prison à vie prononcées à son encontre. Mohamed Morsi avait été condamné en juin avec une centaine de coaccusés pour des évasions massives de prison et des attaques contre la police durant la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir. Dans un autre procès, pour espionnage au profit du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais et de l'Iran, l'ex-président islamiste avait été condamné à la prison à vie, soit vingt-cinq ans de réclusion. Ses avocats ont fait appel pour l'ensemble des condamnés, a fait savoir l'un d'eux, Abdel Moneim Abdel Maksoud. Procès sans fin Parmi les détenus condamnés à mort figurent notamment Mohamed Badie, le guide suprême de la confrérie des Frères musulmans – dont est issu Mohamed Morsi – et son adjoint, le richissime homme d'affaires Khairat Al-Chater, ainsi que deux responsables de l'organisation islamiste, l'ex-président du Parlement Saad Al-Katatni et Mohamed Al-Beltagui. Après l'éviction de Mohamed Morsi, ses partisans ont été la cible d'une sanglante répression durant laquelle au moins 1 400 personnes ont été tuées. Des dizaines de milliers d'autres ont été arrêtées, dont plusieurs centaines condamnées à mort dans des procès de masse expéditifs «sans précédent dans l'histoire récente», selon l'Organisation des Nations unies. Des dizaines de ces peines ont cependant été annulées par la Cour de cassation. Mohamed Morsi avait déjà été condamné en avril à vingt ans de prison pour des violences contre des manifestants durant sa courte mandature d'un an, et ses avocats ont fait appel dans cette affaire. Il est toujours jugé dans deux autres procès, l'un pour outrage à magistrat et l'autre pour espionnage au profit du Qatar.