Les travaux du 4e sommet Afrique-Monde arabe qui se sont déroulés, mercredi dernier, à Malabo en Guinée Equatoriale, avec la participation de plus d'une cinquantaine de pays, ont été une occasion pour les pays africains de renouveler leur soutien au Sahara occidental. Les travaux du 4e sommet Afrique-Monde arabe qui se sont déroulés, mercredi dernier, à Malabo en Guinée Equatoriale, avec la participation de plus d'une cinquantaine de pays, ont été une occasion pour les pays africains de renouveler leur soutien au Sahara occidental. La «manœuvre» du Maroc qui a tenté, en vain, de perturber le bon déroulement du sommet de Malabo, en refusant de siéger aux côtés de la délégation de la Rasd, a essayé un échec cuisant. En effet, à l'ouverture des travaux, le royaume chérifien ainsi que sept autres pays ont annoncé leur retrait du sommet, conditionnant leur participation par le retrait du Sahara occidental. Il s'agit de l'Arabie saoudite, de Bahreïn, du Qatar, des Emirats arabes unis, de la Jordanie, du Yémen, et de la Somalie. Cette demande a été «catégoriquement» rejetée par les pays africains qui ont insisté sur le respect de l'Acte constitutif de l'UA tout en rappelant par la même occasion que la Rasd est un membre à part entière et fondateur de l'UA. L'Union africaine (UA), qui a insisté sur la participation de la République Sahraouie (Rasd) aux travaux du sommet a également rappelé son soutien indéfectible au droit à l'autodétermination du peuple Sahraoui. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, qui a représenté l'Algérie aux travaux de ce sommet de deux jours qui a été placé sous le thème «Ensemble pour le développement durable et la coopération économique», a appelé le Front Polisario et le Maroc à s'engager dans un dialogue politique direct afin de permettre au peuple sahraoui d'accéder à son autodétermination conformément aux résolutions des Nations unies. Dans une allocution à l'occasion de la tenue du 4e sommet Afrique-Monde arabe, M. Messahel a salué «la position constante de la communauté africaine en faveur de la cause sahraouie». Il a ajouté que cette position avait «permis de faire échec aux manœuvres de certaines parties non africaines qui ont tenté d'imposer leur point de vue». D'Alger, le diplomate de carrière et ancien ministre, Abdelaziz Rahabi, a expliqué dans un entretien accordé à un site électronique que le retrait du Maroc et d'autres pays arabes du 4e sommet afro-arabe pour protester contre la présence d'une délégation sahraouie «n'est pas une surprise. Cela fait partie de la stratégie de division des Etats africains entreprise par le Maroc depuis presque une année». Et d'ajouter que «les Marocains s'attaquent à un point fort de la diplomatie de la décolonisation, l'Union africaine (UA) (…) Le Maroc a déjà posé ses conditions pour assister aux précédents sommets, dont celui du Caire en 1977, celui de Syrte en 2010 et celui du Koweït en 2013. Sauf que les sommets précédents se sont tenus dans des pays arabes. Le Maroc a pu empêcher les Sahraouis d'y prendre part». Abdelaziz Rahabi a également abordé les relations algéro-saoudiennes, soutenant à ce propos que «les pays du Golfe sont des alliés stratégiques et historiques du Maroc, pas de l'Algérie. Cela n'est pas nouveau, ni surprenant. L'Algérie peut avoir des relations parfois normales, parfois bonnes et parfois excellentes avec ces pays mais elle ne peut pas être leur allié stratégique». Il est à souligner que la Rasd a salué le soutien et la solidarité des Etats de l'Union africaine avec le gouvernement et le peuple sahraoui. Dans un communiqué du ministère sahraoui des Affaires étrangères, dont une copie est parvenue à l'APS, la Rasd affirme que cette position «est en accord avec les valeurs communes de l'Union africaine qui rejettent toute atteinte à l'intangibilité des frontières héritées de l'indépendance, l'annexion de territoires par la force et l'expansionnisme et sacralisent les droits des peuples à l'autodétermination et à l'indépendance». Le ministère sahraoui des Affaires étrangères a également salué l'unanimité et l'unité des membres de l'UA face aux tentatives marocaines visant à empêcher la tenue des travaux du sommet Afrique-Monde arabe à Malabo en exigeant le retrait du drapeau et de l'écriteau de la Rasd. Le sommet Afrique-Monde arabe a «été témoin de l'isolement totale du Royaume du Maroc sur le plan africain» et a révélé que «la politique de colonisation, d'expansion, et d'annexion par la force de terres voisines, ne figure pas dans le dictionnaire africain contemporain dicté par les principes et idéaux de liberté, d'indépendance, d'autodétermination et de souveraineté», ajoute le communiqué. Rappelons enfin que la Rasd a adhéré en 1982 à l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Le Maroc s'en est retiré en 1984. Il a formulé en septembre 2016 une demande d'adhésion à l'UA. La commission de l'UA a rappelé récemment que l'Acte constitutif de l'Union ne contient pas de disposition relative à l'expulsion d'un membre quelconque de l'Union. L'article 29 de l'Acte constitutif de l'Union fixant les conditions de l'adhésion, stipule qu'un pays qui veut adhérer à l'UA doit faire une demande qui doit être remise au président de la Commission de l'UA. Si cette demande reçoit l'accord de 28 pays (majorité simple), ce pays est admis, «mais sans conditions». H. Y. Diplomate égyptien : «Le retrait du Maroc : un faux pas» politique Le quotidien égyptien El Watan a révélé, citant un membre du Conseil égyptien des affaires étrangères et ancien vice-ministre des Affaires étrangères, Ahmed Hacene Rakha, que le retrait du Maroc et de certains pays arabes du 4e Forum Afrique-Monde arabe tenu mercredi à Malabo, est un «faux pas politique qui relève d'une complaisance plutôt que d'une position politique». «Ceux qui ont dicté au Maroc de se retirer dans le but d'exercer une pression sur l'Union Africaine (UA) doivent savoir que les Africains ne tolèrent une telle attitude, et que cela influerait négativement sur l'image des arabes chez les Africains qui nous considéreront comme des royaumes agissant par complaisance», indique le diplomate égyptien. Le sommet de Malabo représentait un «rassemblement adéquat» pour parachever les efforts du secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Ahmed Abou El Gheit, pour «resserrer les rangs des pays arabes, à quelques mois de la tenue à Amman du prochain Sommet arabe», indique le même intervenant.