Les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union africaine (UA) ayant participé au 4e Sommet Afrique-Monde arabe, dont les travaux ont pris fin mercredi dernier au soir à Malabo (Guinée équatoriale), ont réaffirmé leur « attachement à l'Acte constitutif de l'UA et leur soutien à la cause sahraouie ». Le représentant de l'Ethiopie qui a dénoncé la manœuvre du Maroc a tenu à rappeler que « le Sahara occidental est membre à part entière et jouit de ses pleins droits que lui confère l'Acte constitutif de l'UA ». Les représentants de l'Afrique du Sud et de la Namibie ont souligné que « la cause sahraouie est pour l'Afrique ce que la cause palestinienne est pour le Monde arabe, et que sa sacralité (de la question sahraouie) relève des principes de l'UA ». Quelques pays, en l'occurrence, le Maroc, l'Arabie saoudite, le Bahreïn, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Jordanie et le Yémen, avaient annoncé mardi dernier leur retrait des travaux du sommet après que les délégués africains ont refusé de « retirer le drapeau de la RASD, d'expulser sa délégation et surtout de supprimer dans la déclaration finale du Sommet, le paragraphe exprimant le soutien à la cause du peuple sahraoui et son droit à l'autodétermination sous l'égide des Nations unies ». Cette démarche n'a pas eu d'impact sur les règles du quorum requises pour la tenue de l'événement. Puisque, outre l'Algérie, d'autres pays arabes dont l'Egypte, la Tunisie, le Soudan, la Somalie le Djibouti ont refusé de se retirer du Sommet qui a finalement abouti à la « Déclaration de Malabo », qui a reçu le soutien d'une soixantaine de chefs d'Etat africains et arabes présents dans la capitale équato-guinéenne. Le 4e Sommet Afrique-Monde arabe a « été témoin de l'isolement totale du Maroc sur le plan africain » et a révélé que « la politique de colonisation, d'expansion et d'annexion par la force de terres voisines ne figure pas dans le dictionnaire africain contemporain dicté par les principes et idéaux de liberté, d'indépendance, d'autodétermination et de souveraineté », a déclaré le ministère sahraoui des Affaires étrangères dans un communiqué. La position des pays africains « est en accord avec les valeurs communes de l'UA qui rejettent toute atteinte à l'intangibilité des frontières héritées de l'indépendance, l'annexion de territoires par la force et l'expansionnisme et sacralisent les droits des peuples à l'autodétermination et à l'indépendance », ajoute la diplomatie sahraouie. Le gouvernement sahraoui, indique le communiqué, appelle « le royaume du Maroc a revoir sa politique à l'égard du peuple sahraoui, politique d'agression, d'assassinats et de spoliation des richesses ». Le gouvernement sahraoui appelle également le Maroc à « mettre fin à sa colonisation illégitime des territoires occupés du Sahara occidental et à travailler avec la partie sahraouie pour la mise en œuvre de ce qui a été décidé à travers la signature du plan de règlement de 1991. Né en 1977 au Caire, en Egypte, le Sommet Afrique-Monde arabe, qui s'est tenu pour la première fois en Afrique, est perçu par nombre de pays africains comme un « test » pour vérifier le « sérieux » du Maroc et son « engagement » à respecter les principes directeurs de l'UA, écrit le journal Futursahara. Le quotidien égyptien El Watan a révélé, citant un membre du Conseil égyptien des affaires étrangères et ancien vice-ministre des Affaires étrangères, Ahmed Hacene Rakha, que le retrait du Maroc et de certains pays arabes du Sommet de Malabo est un « faux pas politique qui relève d'une complaisance plutôt que d'une position politique ».