Le ministre vénézuélien du pétrole, Eulogio Del Pino, a exprimé, hier à Alger, son «optimisme» quant aux résultats de la réunion de l'Opep prévue mercredi à Vienne. M. Del Pino répondait à la presse qui l'a questionné, à son arrivée à l'aéroport d'Alger, sur ses attentes de cette réunion de l'Opep, où il a été accueilli par le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa. Il a qualifié la prochaine conférence de l'Opep de «très importante», estimant que les deux jours qui la précèdent sont également «très importants non seulement pour l'avenir des cours de pétrole mais aussi pour l'économie mondiale». «Il faut que les pays de l'Opep agissent, ainsi que les pays non Opep», a-t-il aussi souligné avant d'ajouter : «J'ai proposé à mon ami Bouterfa d'aller avec lui en Russie et il a accepté. L'objectif est de se réunir avec les autorités russes et de partager avec elles notre stratégie commune au sein de l'Opep». Sur les efforts déployés par M. Bouterfa au sein de l'Opep, M. Del Pino dira qu'ils «ont permis de transformer la réunion informelle de l'Opep en septembre dernier à Alger en une réunion extraordinaire, laquelle a abouti à une décision très importante qui est celle de plafonner la production au niveau de 32,5 à 33 millions barils/jours». Par ailleurs, il a relevé «les liens très étroits entre les dirigeants du Venezuela et de l'Algérie», assurant que les deux pays partagent «la même ligne politique et la même stratégie au sein de l'Opep». M. Bouterfa s'est ainsi rendu en compagnie de M. Del Pino à Moscou pour s'entretenir avec son homologue russe, Alexander Novak, dans le cadre des consultations avec les pays Opep et non Opep. Après Moscou, M. Bouterfa se rendra à Vienne où il aura d'autres entretiens, en particulier avec ses homologues irakien, saoudien et qatari avant la tenue de la conférence de l'Opep. Samedi dernier, le ministre avait rencontré à Téhéran le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh. A l'issue de leur rencontre, MM. Bouterfa et Zanganeh ont déclaré avoir eu des échanges «très positifs» et se sont félicités des bonnes conditions dans lesquelles la rencontre s'est déroulée. Les deux ministres se sont également montrés «confiants» quant à l'issue de la conférence de l'Opep. L'Algérie a intensifié son engagement en faveur de la mise en œuvre de l'Accord d'Alger lors de la prochaine réunion de l'Opep. M. Bouterfa a, ainsi, entamé de minutieuses négociations avec les pays membres de l'Opep de façon à trouver un accord équilibré et juste qui permettra de mettre en œuvre l'accord d'Alger. Il s'est entretenu avec ses homologues membres de l'Opep autour de la meilleure voie à privilégier pour obtenir un accord équilibré qui favoriserait l'adhésion de tous et qui ramènerait la production de l'Opep à une fourchette de 32,5 mbj-33 mbj. Il a également appelé les pays non Opep (dont la Russie notamment) à une pleine coopération et un engagement à soutenir l'accord d'Alger en ajustant leur production en faveur d'une stabilisation durable des marchés pétroliers. Durant la réunion consultative qui avait regroupé récemment, à Doha, des pays membres de l'Opep, en marge de la 18e réunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg), l'Algérie a soumis une proposition pour être examinée par le Comité de haut niveau mis en place par l'accord d'Alger. Ce Comité, dont la présidence a été confiée à l'Algérie, s'est réuni à Vienne les 21 et 22 novembre et a décidé à l'unanimité de recommander la proposition algérienne à la conférence ministérielle pour être considérée comme base de mise en œuvre opérationnelle de l'Accord d'Alger. Rappelons qu'en septembre, l'Opep, qui représente un tiers de la production mondiale de pétrole, était parvenue à un accord de principe pour ramener sa production dans une fourchette comprise entre 32,5 et 33 millions de barils par jour (bpj), contre 33,64 millions bpj actuellement. L'annonce de cet accord de principe avait donné un coup de fouet aux cours du pétrole, permettant au Brent de repasser la barre des 50 dollars le mois dernier. Mais après avoir nourri des interrogations, au vu de la faible ampleur de la baisse envisagée, au sujet de l'impact d'un tel accord sur un marché saturé, les investisseurs commencent maintenant à se demander s'il sera effectivement finalisé. Hier, vers 11h00 GMT, le Brent, qui avait plongé de 3,6% vendredi en raison de ces interrogations, est inchangé à 47,24 dollars. L'Arabie saoudite a achevé de semer le doute en disant dimanche, par la voix de son ministre de l'Energie, que le marché pétrolier se rééquilibrerait de lui-même l'an prochain même sans intervention des pays producteurs et qu'ainsi maintenir la production à son niveau actuel pourrait se justifier. B. A./APS