Le ministre des affaires Maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a ouvert, hier, au Palais des nations, au Club des Pins (Alger), la quatrième session plénière du Forum global de lutte contre le terrorisme (Gctf) sur le renforcement des capacités au Sahel. Des pays de la région du Sahel ainsi que les membres du Conseil de sécurité des Nations unies et des organisations internationales, régionales et sous régionales, dont l'ONU et ses institutions en charge de la lutte contre le terrorisme, l'Union africaine (UA), le Caert, Afripol, la Cedeao sont également présents à cette réunion. L'Algérie est membre fondateur du Gctf qui constitue une plateforme informelle et multilatérale de lutte contre le terrorisme regroupant une trentaine de membres. Rappelant, d'emblée, la menace terroriste qui «persiste» dans le sahel, en dépit d'énormes efforts et moyens humains et matériels consentis par les pays de la région pour l'endiguer et la supprimer, M. Messahel a regretté que «le rayon d'action des groupes terroristes s'est malheureusement élargi et a fait d'innocentes victimes dans de nouvelles et paisibles villes de l'Afrique de l'Ouest». Dans ce sens, il a alerté l'ensemble des pays de la région sur la réalité et l'effectivité de la menace terroriste et sur la capacité de ses tenants à choisir les lieux, la nature et la portée de leurs actions criminelles. De son côté, «le phénomène des recrutements», souligne le ministre, mais aussi des retours des zones de conflits, dont l'Irak, Syrie et la Libye (…), connaît une montée en cadence, il est donc important, a-t-il mis en garde, «d'éviter que la faiblesse des ressources dont souffre cette région soit exploitée par les groupes terroristes étrangers quittant les zones de conflits actuels». Et, a-t-il ajouté à l'adresse des participants, «il est important que les efforts bilatéraux, régionaux et internationaux visant à créer des plateformes de coopération judiciaire, de sécurité et d'échange d'informations et de bonnes pratiques dans la lutte contre ce fléau soient encouragés dans le cadre des travaux de votre groupe (…)». Interrogé en marge de la rencontre sur le processus et la crise libyenne, le ministre a réitéré la position algérienne quant à la situation libyenne. «La solution à la crise libyenne est entre les mains des libyens. Et cela, sans l'intervention étrangère qui n'engendre qu'anarchie», a-t-il déclaré, avant d'ajouter : «Nous plaidons pour un dialogue, pour une solution générale avec tous les libyens. Car, a-t-il expliqué, si ce n'est l'intervention et les pressions étrangères, la Libye a beaucoup de capacités à résoudre ses problèmes et conflits». Pour rappel, cette réunion qui se tient sur deux jours à huis clos au Palais des Nations (Club des Pins) à Alger et co-présidée par l'Algérie et le Canada, verra la participation des hauts fonctionnaires et des experts afin de dresser un bilan des efforts de coopération et de renforcement des capacités dans les domaines de la prévention et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, de la sécurité des frontières, de l'application des lois et de la justice pénale des pays membres du Forum Gctf. A. B.