Aucune majorité claire ne se dessine au Parlement en Haïti, selon les résultats préliminaires des élections générales du 20 novembre dernier publiés dans la nuit d'hier, même si le PHTK (Parti haïtien Tet kale) confirme sa position de force. Sur les 16 postes de sénateurs en jeu, quatre ont été remportés par des candidats du PHTK et cinq membres du parti sont, eux, en lice dans les huit circonscriptions où un deuxième tour va être organisé le 29 janvier 2017, selon les résultats préliminaires publiés par le conseil électoral provisoire. Fondé par l'ancien président Michel Martelly, le PHTK clame aujourd'hui la victoire de son candidat à la présidentielle : Jovenel Moïse a obtenu 55% des suffrages mais ce résultat est contesté devant les tribunaux électoraux par ses trois principaux concurrents. Après analyse des contestations et verdict des tribunaux, les résultats définitifs de la présidentielle ne seront publiés que le 29 décembre et le CEP rappelle donc qu'aucun candidat ne peut se déclarer encore vainqueur de l'élection. Comme pour le scrutin présidentiel, la loi offre à tout candidat au Parlement la possibilité de contester les pourcentages officialisés par le CEP. Au cœur de ces résultats législatifs, l'élection de Guy Philippe à la Chambre haute du Parlement haïtien ne va pas manquer de susciter des polémiques. Personnage controversé, le nouveau sénateur du département de la Grande Anse s'était fait connaître en 2004 quand il avait mené une rébellion armée aboutissant au départ précipité du pouvoir du président Jean-Bertrand Aristide, également contesté par de larges manifestations populaires dans la capitale. Alors que Guy Philippe menait sa première campagne électorale, signant son début de carrière politique, le bureau des affaires criminelles de la police nationale d'Haïti a conclu en juillet, que le candidat de 48 ans était l'auteur intellectuel d'une attaque perpétrée en mai contre un commissariat de police. Dans la nuit du 15 au 16 mai 2016, une cinquantaine d'hommes, en tenue kaki et lourdement armés, ont attaqué le commissariat de la ville des Cayes, dans le sud d'Haïti, tuant un policier et blessant grièvement deux autres officiers. Guy Philippe a toujours nié son implication dans cette attaque et, désormais élu, il jouit de l'immunité parlementaire que seuls ses pairs peuvent retirer par un vote à la majorité. Alors que les femmes représentent 53% de la population nationale, le Parlement haïtien ne va finalement compter que deux élues : une parmi les 109 sièges de députés et, à l'issue de ce processus électoral, une parmi les 30 sièges de sénateurs.