Le quatrième Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique s'est clôturé hier à Oran, après trois jours d'intenses travaux. Les participants à cette rencontre, qui a réuni plusieurs pays africains, des experts et des représentants d'instances africaines et onusiennes pour débattre des solutions aux problèmes liés à la paix et la sécurité que vit le continent africain, ont, dans leur totalité, affirmé l'importance que revêt la question de la paix et de la sécurité comme «priorité» pour les Africains dans la réalisation des objectifs de développement. Ils ont également mis en exergue les efforts déployés par l'Union africaine (UA) en matière du maintien et de renforcement de la paix à travers des mécanismes précis pour appuyer et soutenir les partenaires internationaux du continent. A ce propos, les participants n'ont pas manqué de débattre de la coordination entre l'UA et l'Organisation des Nations unies (ONU) notamment en ce qui a trait aux opérations de soutien de la paix et de la sécurité ainsi que le rôle de l'organisation panafricaine dans ce domaine. Deux séances ont été consacrées à ce débat, dont la première a abordé l'évaluation des efforts consentis en matière de maintien de la paix et de la sécurité, l'«architecture de la paix» et le rôle du continent en la matière. Le débat de la seconde séance s'est axé sur les opérations de maintien et de renforcement de la paix ainsi que la lutte contre le terrorisme, posant la problématique de coordination et de complémentarité entre l'UA et l'ONU. Il y a lieu de souligner que le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a indiqué à propos de la question de maintien de la paix de l'ONU, que neuf opérations sont menées en Afrique sur les 16 engagées à travers le monde. Le ministre a estimé «nécessaire d'intensifier la coopération avec des institutions de l'Union africaine dans ce cadre pour instaurer la paix et la stabilité dans le continent». Pour le chef de la diplomatie algérienne, la différence principale entre les deux instances réside dans le mode et la qualité dévolus à ces missions internationales. «Les missions de l'ONU ont pour but de déployer des forces de maintien de la paix et des cessez-le-feu et d'aider les belligérants à mettre en œuvre le contenu des accords de paix, alors que la mission de l'UA est d'aider des pays centraux aux moyens limités», a-t-il expliqué, soulignant que «la mission doit être commune entre l'ONU et l'UA car, la responsabilité du Conseil de sécurité ne se limite pas à l'Afrique». La coopération entre les deux organisations «renforcera les efforts visant à instaurer une paix permanente, la stabilité et la réconciliation en Afrique», a ajouté le ministre. Le ministre tchadien des Affaires étrangères, et président du Conseil exécutif de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a indiqué, pour sa part, que l'Afrique «doit jouer un rôle plus important sur la scène internationale», dans la mesure où «l'UA a les moyens de le faire». Il soulignera par la même occasion que la paix et la sécurité figurent parmi «les priorités» des Africains pour la réalisation du développement durable. De son côté, le secrétaire général-adjoint de la Ligue arabe, Ahmed Ben Helli, a salué les efforts de l'UA en tant qu' «organisation agissante qui tente de régler les problèmes de l'Afrique au niveau continental avant de les soumettre à l'ONU, une position qui est importante pour les Africains», a-t-il indiqué avant d'ajouter que la «Ligue arabe a souffert de ce genre d'ingérences internationales dans les affaires arabes». «Cette position africaine intervient au moment où l'on se dirige au sein du Conseil de sécurité à tenir compte des intérêts des grandes puissances notamment celles ayant le droit de veto plus que ceux des Etats et peuples». Le secrétaire général-adjoint aux opérations de maintien de la paix auprès de l'ONU, Hervé Ladsous, a évoqué la «confiance mutuelle» dont jouit le partenariat ONU-Afrique en matière de maintien de la paix. «Puisque l'UA a la capacité de déploiement rapide, ce qui est important dans ce genre d'opérations, l'ONU est prête à soutenir ses efforts au moment opportun, à l'image de ce qui s'est passé dans plusieurs africains», a-t-il ajouté. H. Y. Encadré 1 Lamamra s'entretient avec plusieurs personnalités africaines, arabes, européennes et onusiennes Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a eu dimanche à Oran plusieurs entretiens bilatéraux portant sur les moyens de renforcer les relations bilatérales et l'importance du 4e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique. Le chef de la diplomatie algérienne a reçu la ministre déléguée aux Affaires étrangères de l'Ethiopie, Mme Hirut Zemene, qui a qualifié, à l'issue de l'audience, l'évènement de très important pour son pays car survenant à la veille de son entrée au Conseil de sécurité en janvier en remplacement de l'Angola, et ce avec le Sénégal et l'Egypte, deux autres pays membres non permanents au Conseil de sécurité représentant le continent africain au Conseil de sécurité de l'ONU. De son côté, le Secrétaire général- adjoint de la Ligue arabe, Ahmed Ben Helli a indiqué à l'issue de sa rencontre avec M. Lamamra que le monde arabe attendait beaucoup de la présidence de l'Algérie du Conseil des ministres arabes des AE, prévue à partir de mars prochain. Encadré 2 Union africaine : le comité des chefs d'Etat se rendra prochainement en Libye Le comité des chefs d'Etat pour la Libye, initié par l'Union africaine, se rendra prochainement dans ce pays pour y consolider la solution politique de sortie de crise, a annoncé, à Oran, le président du Conseil exécutif de l'UA, M. Moussa Faki Mahamat. «Nous œuvrons pour qu'il y ait une solution politique à la crise libyenne», a soutenu M. Mahamat, également chef de la diplomatie du Tchad, tout en appelant les parties libyennes à «faire les concessions nécessaires pour que ce pays puisse retrouver sa paix et son unité nationale». Le ministre tchadien a dit espérer que le prochain sommet de l'UA, qui se tiendra au CongoBrazzaville en janvier prochain, soit une opportunité pour «faire le bilan de cette organisation continentale, engager des réformes profondes et agir sur tous les plans pour pouvoir faire de l'Afrique un continent intégré, prospère et pacifique».