Pour leur 3ème et dernière journée, les travaux du 4ème Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique se sont poursuivis hier, à Oran, afin d'évaluer la coordination entre les mécanismes "A3" considérés comme "ligne de front" pour l'action diplomatique commune du continent africain au niveau des Nations unies. L'ordre du jour du 3ème et dernier jour des travaux du séminaire d'Oran pour la paix et la sécurité tenue à huis clos, sous la présidence du commissaire du Conseil à la paix et la sécurité africain Smail Chergui, porte sur l'évaluation du niveau de coopération entre les mécanismes des pays africains membres non-permanents du Conseil de sécurité de l'ONU "A3" (en l'occurrence l'Ethiopie, dont le mandat sera entamé en début d'année prochaine en remplacement de l'Angola, l'Egypte et le Sénégal). En marge de ce séminaire, une série de recommandations a été adoptée par les participants. Ces recommandations portent en particulier sur plusieurs thématiques comme la question de "Faire taire les armes d'ici 2020", le partenariat entre le Conseil de paix et de sécurité de l'UA et le Conseil de sécurité des Nations unies, le financement des opérations de soutien à la paix et la lutte antiterrorisme. Au cours de l'ultime journée de ce séminaire, les participants sont convenus, selon un rapport dont l'APS détenait une copie, sur la nécessité pour le Conseil de paix et de sécurité de l'UA d'accélérer l'élaboration d'une feuille de route sur les mesures pratiques pour faire taire les armes en Afrique à l'horizon 2020. Les participants ont également souligné, dans ce même volet, la nécessité d'accélérer l'opérationnalisation de la Force Africaine en Attente. Concernant le partenariat entre le Conseil de paix et de sécurité de l'UA et le Conseil de sécurité de l'ONU, ils ont plaidé pour la nécessité d'entreprendre des missions de paix hybrides sur la base des succès de la Mission africaine/Nations unies au Darfour (MINUAD), ainsi que la nécessite d'un suivi efficace de la mise en œuvre des conclusions conjointes de l'interaction des deux Conseils. Nécessité d'un financement durable Pour les actions de financement des opérations de soutien à la paix sous conduite de l'UA autorisées par le Conseil de sécurité de l'ONU, les participants ont convenu de la nécessité d'assurer un financement prévisible et durable des opérations de soutien à la paix sous conduite de l'UA afin de renforcer davantage le partenariats UA-ONU. Les travaux de cette dernière journée de ce séminaire ont été marqués par l'examen de la coordination entre les parties du mécanisme africain, le Conseil de paix et de sécurité en Afrique selon le bilan de l'année 2016. Un apport historique de l'Algérie L'apport de l'Algérie à la paix et à la sécurité ainsi qu'aux causes de libération dans le continent africain est "historique" et digne de la reconnaissance internationale, a affirmé le directeur de l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR), Evariste Karambizi. "La contribution de l'Algérie à la réalisation de la paix et de la sécurité ainsi qu'aux causes de libération est historique et connue de tous, aussi bien avant qu'après le mouvement de libération dans le continent", a précisé le directeur de UNITAR, connu également sous le nom Programme de l'ONU pour la formation et le maintien de la paix. "Aussi, nous ne pouvons que reconnaître le rôle de l'Algérie dans le renforcement de la paix et de la sécurité dans le continent", a insisté M. Karambizi qui a salué les efforts de l'Algérie, représentée par son gouvernement, notamment le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, dans l'institution de ce séminaire qui a pour objectif la coordination des efforts pour promouvoir la paix et la sécurité en Afrique. Evariste Karambizi a pris part aux travaux de ce séminaire en tant que représentant de l'Institut UNITAR, crée en 1963 pour consolider l'efficacité de l'ONU dans la réalisation de ces objectifs. Impératif d'activer le mécanisme A3 De son côté et lors de l'ouverture des travaux de cette rencontre, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra a souligné samedi dernier, l'impératif d'activer le mécanisme A3 en tant que ligne de front de l'action diplomatique commune de l'Afrique au niveau de l'ONU pour une prise en compte des positions du continent. Il a aussi mis en exergue l'importance de trouver des solutions africaines aux problèmes du continent à appliquer en collaboration avec la communauté internationale et dans le cadre du respect des prérogatives des parties concernées. Le ministre , avait affirmé que le "processus d'Oran" pour la paix et la sécurité en Afrique "se trouve totalement au cœur de la diplomatie algérienne" qui a toujours veillé et depuis la création de l'Organisation de l'union africaine (OUA) en 1963 sur la consécration, par l'ONU, de tous les objectifs et positions de cette institution africaine. La question de la paix une priorité pour l'Afrique Pour leur part, les partenaires africains et internationaux ont affirmé dimanche à Oran l'importance que revêt la question de la paix et de la sécurité comme "priorité" pour les Africains dans la réalisation des objectifs de développement, mettant en exergue la nécessité pour le continent de "jouer un rôle plus important sur la scène internationale". Les chefs de plusieurs délégations participant aux travaux de la deuxième journée du 4ème Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique qui se tenait depuis samedi à Oran, ont mis en exergue les efforts déployés par l'Union africaine (UA) en matière du maintien et de renforcement de la paix à travers des mécanismes précis pour appuyer et soutenir les partenaires internationaux du continent. Un rôle plus important sur la scène internationale A cet effet, le ministre tchadien des Affaires étrangères, et président du Conseil Exécutif de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a indiqué que l'Afrique "doit jouer un rôle plus important sur la scène internationale", dans la mesure où "l'UA a les moyens de le faire" soulignant par la même occasion que la paix et la sécurité figurent parmi "les priorités" des Africains pour la réalisation du développement durable. L'Afrique fait face sur le plan politique, économique et sécuritaire à "d'importants défis" sur lesquels on doit focaliser, a souligné le chef de la diplomatie tchadienne, indiquant que "la force du continent, qui compte plus d'un milliard de population, réside dans l'union de ses pays". Les efforts de l'UA salués De son côté, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe Ahmed Ben Helli a salué les efforts de l'UA en tant qu'"organisation agissante qui tente de régler les problèmes de l'Afrique au niveau continental avant de les soumettre à l'ONU, "une position qui est importante pour les Africains", a-t-il indiqué avant d'ajouter que la "Ligue arabe a souffert de ce genre d'ingérences internationales dans les affaires arabes". "Cette position africaine intervient au moment où l'on se dirige au sein du Conseil de sécurité à tenir compte des intérêts des grandes puissances notamment celles ayant le droit de veto plus que ceux des Etats et peuples". Ainsi cette démarche africaine est à même d'attirer l'attention sur les intérêts des peuples africains, a-t-il dit, soulignant la nécessité de procéder à la réforme du Conseil de sécurité. Pour sa part, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix auprès de l'ONU, Hervé Ladsous, a indiqué que le partenariat ONU-Afrique en matière de maintien de la paix jouissait d'une "confiance mutuelle" saluant les efforts de l'UA pour le maintien de la paix et la sécurité dans le continent. "Puisque l'UA a la capacité de déploiement rapide, ce qui est important dans ce genre d'opérations, l'ONU est prête à soutenir ces efforts au moment opportun à l'image de ce qui s'est passé dans plusieurs pays africains", a-t-il souligné. Les travaux de la deuxième journée du séminaire ont été consacrés à l'examen des questions relatives au partenariat entre le Conseil de paix et de sécurité de l'UA et le Conseil de sécurité onusien et le financement des opérations de maintien de la paix et de la sécurité en Afrique ainsi que la question de la coordination entre l'UA et l'ONU notamment en matière de maintien de la paix et le rôle que doit accomplir cette institution dans ce cadre.