Les représentants des pays africains et de l'ONU se sont retrouvés depuis, hier, à Oran pour débattre de la paix et de la sécurité en Afrique. Le séminaire, deuxième du genre, s'est ouvert en présence du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et de ses homologues tchadien et angolais, Moussa Faki Mahamat et George Rebelo Chikoti, ainsi que du Commissaire de l'Union africaine pour la paix et la sécurité, Smaïl Chergui. Les participants planchent sur tous les aspects liés à la problématique de la sécurité. Et devraient procéder à l'évaluation des actions entreprises depuis la tenue du premier séminaire en 2013. La première journée a été consacrée à l'analyse des méthodes de travail du Conseil de paix et de sécurité, les relations avec le groupe africain et les membres africains du Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi qu'avec les autres membres de cette instance. L'expérience vécue depuis la première édition du séminaire doit être, en ce sens, passée en revue et en retenir les points positifs. L'initiative s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l'Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) dont l'objectif est de coordonner les efforts de coopération afin de faire émerger des positions communes du continent en matière de sécurité et de paix dans le processus de prise de décision du conseil de sécurité de l'ONU. Cette rencontre intervient dans un contexte de tension régionale lié à l'effondrement de certains Etats dans le sillage du printemps arabe. Et au redéploiement des groupes terroristes qui ont tiré profit de la dissémination des armes notamment dans la région sahélo-sahélienne. Les groupes terroristes, qui écument la sous-région exploitant l'immensité désertique des frontières des pays avoisinants, de collusion avec les milieux narcotrafiquants, ont vu leurs capacités de nuisance se renforcer. Mettant à rude épreuve les forces de sécurité régulières en présence. D'où l'impératif de se concerter pour les pays africains tant la nébuleuse terroriste est transfrontalière. Et faire émerger une tradition de contacts réguliers de nature à permettre un échange fluide d'informations. A ce titre, les participants à la rencontre ont mis en relief l'expérience algérienne dans la lutte contre le terrorisme. Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, a invité les pays africains « à suivre l'exemple de l'Algérie » dans ce domaine. « La nébuleuse terroriste se métastase, l'Afrique est envahie par les organisations et groupes terroristes. Nous, les Africains, connaissons les affres du terrorisme. Mon pays en est pratiquement encerclé », a-t-il notamment déclaré. Le séminaire est précisément l'endroit indiqué pour mettre en commun les expériences et les méthodes de travail des uns et des autres. Ceci consolidera la cohésion et les relations entre les Conseils de sécurité de l'Union africaine et l'organisation des Nations unies. Du coup, les Africains ne veulent plus que leurs positions respectives soient disparates. Cela commence par l'adoption d'une position homogène dans les instances internationales. Pour plus d'efficacité sur le terrain de la confrontation avec l'adversité terroriste.