L'Algérie sera autosuffisante en produits métallurgiques, notamment le rond à béton, à l'horizon 2018. La bonne nouvelle émane du ministre de l'Industrie et des Mines au cours de sa visite jeudi dernier sur le chantier du complexe sidérurgique de Bellara (Jijel), qui entrera partiellement en activité au mois de mai prochain. Dotée d'une capacité de production annuelle de 4 millions de tonnes, cette usine moderne, réalisée en partenariat avec un fonds d'investissement Qatari, viendrait en appoint au complexe d'El Hadjar qui s'apprête également à porter sa production à 2,5 millions de tonnes/an. Pour couvrir les besoins de ces deux complexes industriels en matière première, un grand projet d'exploitation du méga gisement de fer de Gara Djebilet (Béchar) est en bonne voie avec, à la clé, des réserves estimées à 2,5 milliards de tonnes de fer. Au mois d'octobre dernier, le même ministre avait aussi annoncé l'autonomie du pays en matière de ciment. «L'année 2017 sera celle de la fin de l'importation du ciment à la faveur de l'entrée en production des nouvelles cimenteries réalisées à travers différentes régions du pays, dont les capacités de production globale annuelle devront atteindre les 6 millions de tonnes», avait-il déclaré, en soulignant que ce supplément de production permettra de couvrir les besoins du marché national estimés à 22 millions de tonnes et, éventuellement, dégager un excédent à l'exportation vers les pays voisins. L'autosuffisance en ciment et rond à béton impliquent des gains considérables pour le pays qui a engagé des plans substantiels d'équipement et de logement. Cela est aussi synonyme de milliers de postes d'emplois directs et indirects. Cependant, pour ne pas verser dans un enthousiasme béat, cette autosuffisance doit, d'abord, se vérifier par la satisfaction réelle de la demande nationale exprimée. Et pas seulement. Le prix est aussi un facteur déterminant qu'il va falloir prendre en considération afin d'assurer la viabilité économique de tous ces projets. Les tarifs pratiqués doivent absolument avoisiner les cours de ces matériaux sur les marchés internationaux. Pour booster vraiment les chantiers de construction et l'élan de développement du pays, le prix du ciment ou du fer produits localement est censé être légèrement moins cher que celui importé. Les excédents attendus seraient, alors, profitables pour l'exportation vers l'Afrique subsaharienne. Sinon, cela reviendrait, encore une fois, à créer d'autres gouffres financiers. L'efficacité et la compétitivité doivent, donc, être au centre de cette nouvelle stratégie industrielle. A cela s'ajoute impératif d'une régulation intelligente de ce juteux marché des matériaux de construction. En définitive, le pays a grandement besoin d'une autosuffisance compétitive. K. A.