Le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelkader Ouali, s'est enquis, lundi dernier à Tlemcen, de l'avancée du projet de transfert d'eau à partir du Chott El Gharbi vers les agglomérations du nord de la wilaya de Nâama, du sud de la wilaya de Tlemcen et du sud-ouest de la wilaya de Sidi Bel Abbés. Sur site, M. Ouali a reçu des explications approfondies des responsables chargés du projet avant de donner des instructions fermes pour sa livraison en juin 2017, affirmant qu'aucun retard ne sera toléré. Selon les responsables, ce projet raccordera 45 communes de la wilaya de Tlemcen. La délégation ministérielle s'est ensuite déplacée à Maghnia où le ministre a visité le chantier de réhabilitation d'un périmètre irrigué de 4 500 ha. Le projet en question devra mobiliser 40 millions de m3 et alimenter 18 communes. Les études sont actuellement à 30%, ce qui n'a pas satisfait le ministre qui a exprimé son mécontentement. «C'est vraiment inacceptable. Les choses doivent changer. Les études doivent êtres achevées pour entamer les réalisations dans les délais précis […]. On ne peut pas continuer sur ce rythme. Vous n'avez aucune justification. Vous devez revoir ce problème là avant de passer à l'autre étape liée à l'acquisition des équipements», dira-t-il à l'adresse des responsables du projet. Il a par ailleurs insisté sur le diagnostic et la mise en place des moyens nécessaires pour aboutir à des résultats probants. «Nous œuvrons pour que cette wilaya soit dotée de ressources en eau suffisantes pour une alimentation régulière. C'est un projet intéressant, il suffit juste de respecter les délais de livraison et la bonne gestion […]. Fondamentalement, votre comportement de gestion doit changer», ajoutera-t-il. Le délai de la réalisation de ce projet est fixé à 36 mois, avec une enveloppe financière de 415 843 122 DA. Le taux d'avancement actuel est estimé à 20%. M. Ouali a mis l'accent sur la nécessité de mettre en place un comité de suivi et surtout d'élaborer un rapport détaillé. «Il faut accélérer le rythme de réalisation parce que nous avons d'autres projets structurants à lancer dans différentes wilayas du pays. Il faut accompagner et renforcer le staff technique», a-t-il recommandé. Le ministre a en outre inauguré le projet de réhabilitation de la station de pompage de Chebikia (Maghnia) et une adduction sur 7 km. M. Ouali a donné des instructions à l'adresse des responsables du projet concernant notamment la nécessité de prendre au sérieux la mission qui leur a été confiée. Le délai de réalisation de ce projet est à 21 mois. Il fera savoir que l'objectif actuel est beaucoup plus économique et social, et que les responsables relevant de son secteur devront bien comprendre cela pour concrétiser les projets du secteur. Le ministre dira en outre que l'irrigation pour l'agriculture est aussi un autre défi à relever. «Nous avons résolu le problème de dessalement de l'eau de mer et des stations d'épuration, et nous avons de même gagné la bataille de production de l'eau potable, ce qui reste pour le moment c'est la sécurisation de nos ressources en eau et surtout comment faire les transferts pour combler les lacunes enregistrés dans chaque wilaya» dira-t-il. Et d'ajouter : «Il faut œuvrer davantage pour une distribution équitable et régulière en eau potable. Avec les changements climatiques, il faut penser à une exploitation raisonnable des ressources en eau. Notre rôle est d'accompagner, inspecter et concrétiser des projets structurants.» M. Ouali inaugurera par la suite la station de surveillance de l'environnement à Maghnia. Sur place, il a indiqué qu'il faut un suivi régulier sur l'environnement pour que chacun assume sa responsabilité tout en indiquant que la ressource qualifiée est disponible ainsi que les moyens et les mécanismes, donc, selon lui, ce qui reste c'est l'implication du mouvement associatif et de la société civile pour créer un véritable espace afin de prendre connaissance des problèmes liés à l'environnement et d'essayer de trouver des solutions idoines visant la promotion de l'environnement. «Si on ne procède pas à l'accompagnement des mécanismes et des compétences pour la promotion et la préservation de l'environnement, cela veut dira qu'on est en train de mentir au peuple. Il faut aussi mettre en place un lien pour que les citoyens puissent dénoncer et informer les parties chargées de la protection de l'environnement, sur toute forme d'agression», a-t-il souligné. «Tout constat sur le terrain par rapport à la dégradation de l'environnement doit être adressé au wali et au maire pour que chacun assume ses responsabilités», a-t-il indiqué. Le ministre a, en outre, posé la première pierre de la station d'épuration à Remchi où il dira que c'est à travers les résultats enregistrés sur le terrain qu'on peut réellement parler du développement du secteur des ressources en eau et de l'environnement en Algérie. A ce titre, le ministre a affirmé que son secteur ne reculera pas pour bâtir une économie durable et moderne. «Nous sommes vraiment bien avancés en matière d'Objectif de développement durable 2035-2040», a-t-il conclu. F. O.