Une appréciation du dollar, une course au moins-disant fiscal et réglementaire et une montée du protectionnisme constituent les principaux risques pesant sur des perspectives de croissance mondiale en amélioration, ont prévenu vendredi des responsables économiques et financiers, au dernier jour du Forum économique mondial de Davos. Une appréciation du dollar, une course au moins-disant fiscal et réglementaire et une montée du protectionnisme constituent les principaux risques pesant sur des perspectives de croissance mondiale en amélioration, ont prévenu vendredi des responsables économiques et financiers, au dernier jour du Forum économique mondial de Davos. Interrogée sur les possibles «cygnes noirs», ces événements imprévus susceptibles de perturber fortement la trajectoire de l'économie mondiale, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a évoqué pour cette année les risques liés à certains des engagements pris par le nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump. «Si les perturbations que nous anticipons en 2017 du fait de ce qui est arrivé en 2016 se révèlent toutes aussi négatives et que nous aboutissons à une course au moins-disant fiscal, commercial et sur le plan de la réglementation financière, cela sera pour moi un très gros ‘‘cygne noir'' qui aurait des conséquences dévastatrices», a mis en garde Mme Lagarde. «J'ai beaucoup entendu parler de guerre commerciale à Davos. Cela détruirait des emplois, cela ne créerait pas d'emplois», a déclaré de son côté le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce, Roberto Azevedo. «Je demande à chacun de faire preuve de prudence et de responsabilité. Nous devons absolument éviter de nous laisser entraîner dans une crise», a-t-il poursuivi. Concluant quatre jours d'échanges dans la station des Alpes suisses, dirigeants d'entreprise et responsables économiques ont certes salué les mesures de relance annoncées par la nouvelle Administration Trump et sa détermination affichée à relancer les dépenses d'infrastructure et à réduire les impôts. Mais les incertitudes et les inquiétudes ne manquent pas. Pour le dirigeant de BlackRock, la plus grande société de gestion mondiale, il ne fait guère de doute que les mesures annoncées devraient profiter aux marchés financiers américains pendant les 100 premiers jours au moins de la nouvelle Administration. Mais, il a souligné le flou qui entoure la manière dont elles seront financées. Larry Fink a aussi mis en garde contre les risques liés à un nouveau renforcement du dollar avec les relèvements attendus des taux d'intérêt la Fed, qui pourraient déboucher sur un conflit entre la Maison-Blanche et la Banque centrale. Le durcissement de la politique monétaire par la Fed cette année peut entraîner une appréciation «significative» du dollar, a-t-il dit. «Nous devons tous être conscients que nous allons vivre dans un monde où le dollar est fort.» La Fed a relevé le mois dernier ses taux directeurs pour la deuxième fois en un an après les avoir laissés inchangés à des niveaux proches de zéro pendant près d'une décennie. Le dollar est proche d'un plus haut de 14 ans contre l'euro, une vigueur qui menace la compétitivité des Etats-Unis alors que Donald Trump a fait du rapatriement des investissements et des emplois aux Etats-Unis l'une de ses priorités. Le gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda, a reconnu que la perspective d'une croissance économique plus soutenue aux Etats-Unis pourrait entraîner une appréciation du dollar. «La croissance de l'économie américaine pourrait accélérer cette année et l'année prochaine, et la hausse des prix pourrait un peu augmenter. Tous (ces facteurs) peuvent conduire à une hausse des taux et le dollar pourrait aussi s'apprécier», a-t-il dit. Kuroda a en revanche relativisé le risque d'une généralisation du protectionnisme qui affecterait le commerce mondiale en réponse aux politiques mises en œuvre par la nouvelle Administration américaine et à la montée du populisme en Europe. «La plupart des pays, y compris les principales économies du G7 et du G20 sont fortement déterminés à promouvoir le commerce mondial, et peuvent en conséquence aider à prévenir la diffusion du protectionnisme», a-t-il ajouté. Christine Lagarde a prévenu que d'éventuelles politiques protectionnistes de l'administration Trump auraient un impact négatif sur l'économie qui ne serait pas compensé par les bénéfices des mesures de relance. «Au total, l'effet net ne sera probablement pas positif». Le FMI s'attend à une croissance mondiale de 3,4% cette année et de 3,6% en 2018. Reuters