L'installation de fédérations des jeunes entrepreneurs bénéficiaires des dispositifs d'emploi de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (Ansej), de la Caisse nationale de chômage (Cnac) et de l'Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem) se poursuit. Mardi dernier, c'était le tour de la wilaya de Sétif où la cérémonie a été rehaussée par la présence du directeur-général de l'Ansej, Mourad Zemali. Selon l'APS qui rapporte l'information, le DG de l'Ansej a souligné à cette occasion que les fédérations offriront une meilleure organisation aux jeunes entrepreneurs pour se concerter, exprimer leurs préoccupations, surmonter les entraves et réunir les données réelles sur ces micro-entreprises. «Et de la sorte les fédérations de wilaya des jeunes entrepreneurs constitueront un trait d'union entre les micro-entreprises et les autorités locales ainsi qu'une force de proposition», a affirmé Mourad Zemali. A propos des 20% des projets réservés aux micro-entreprises, comme l'exige le code des marchés publics, le responsable a indiqué que ces fédérations seront appelées à contribuer à une large mise en œuvre de cette disposition et à fournir aux autorités locales des informations effectives sur son application. On lit aussi que M. Zemali a infirmé toute mesure d'austérité concernant le financement des micro-entreprises évoquant seulement «une orientation» portant sur l'exigence de qualification professionnelle du porteur de projet vitale pour la réussite et la survie de l'entreprise. «Nous tentons d'orienter les jeunes vers les activités demandés par le marché notamment l'agriculture, l'industrie, le tourisme, la construction, les travaux publics et les nouvelles technologies de l'information et de la communication», a encore déclaré le même responsable. Par ailleurs, le directeur général de l'Ansej a indiqué que 55% des projets financés durant l'année 2016 l'ont été grâce à l'argent recouvré et d'assurer que le dispositif parviendra durant les prochaines années à «s'autofinancer et se passer du Trésor public». Soulignons enfin que l'installation de fédérations va se poursuivre jusqu'à toucher la totalité des wilayas, a indiqué le chargé de l'organisation à la Fédération nationale des jeunes entrepreneurs. Toutefois, malgré les efforts déployés pour encourager, soutenir et accompagner les TPE et PME, ces dernières ont encore du mal à trouver leur place dans le monde des affaires qui est dominé par les grandes entreprises et les Groupes industriels. C'est le constat sans appel de nombreux jeunes entrepreneurs, confirmé par le président de l'Union nationale des jeunes investisseurs (Unji), Riadh Tanka, qui a affirmé, hier à Alger, que les PME éprouvent de grandes difficultés pour décrocher des marchés publics auprès des collectivités et des administrations. Or, ces marchés sont indispensables pour le développement de ce type d'entreprises. S'exprimant lors du forum d'El Moudjahid consacré à l'entrepreneuriat des jeunes, M. Tanka a expliqué que ces marchés vont souvent aux grandes entreprises. Et pour cause : «les clauses des cahiers des charges ne sont pas favorables aux PME notamment concernant le nombre d'années d'existence ou le chiffre d'affaires», expliquera-t-il. Cette situation est pour le moins paradoxale quand on sait que 69% des entreprises en Algérie sont des PME, qui ne font cependant pas le poids devant les grandes, d'ailleurs, indiquera M. Tanka, citant les chiffres du Centre national du Registre de commerce (Cnrc), 35% des PME en Algérie ont disparu l'année dernière. Pourtant, la réglementation stipule que 20% de la commande publique doit aller aux entreprises créées dans le cadre des différents dispositifs Ansej, Cnac, Angem..., et il suffit d'appliquer la loi, autrement, l'objectif du gouvernement de créer 1,1 million de PME en plus n'aura plus aucun sens. Z. A./APS