Le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelkader Ouali, a indiqué lors de sa visite d'inspection de la wilaya d'Aïn Defla, mardi dernier, que neuf barrages au total seront mis en service à l'horizon 2019 à travers le territoire national. «De ces barrages, cinq seront réceptionnés au courant de cette année», a indiqué le ministre qui inspectait le barrage d'Ouled Melouk (commune de Rouina). «Quatre-vingt régions ont été identifiées à travers le pays comme étant des zones nécessitant l'implantation de barrages à cause de la faiblesse des précipitations qui y sont enregistrées», ajoutera-t-il, faisant état de l'achèvement des études afférentes à ce volet. Pour le ministre, les efforts consentis traduisent l'intérêt porté par les hautes autorités du pays à l'eau, une substance sans laquelle «rien ne peut se faire», a-t-il dit, rappelant que l'eau profite «certes à l'agriculture, mais aussi à d'autres secteurs tels l'industrie et le tourisme». «D'aucuns ont tendance à oublier qu'outre le fait qu'elle soit située dans une zone aride, l'Algérie est confrontée au problème de changements climatiques avec tout ce que cela induit comme irrégularités des fréquences des précipitations», a-t-il signalé, faisant remarquer qu'une période de sécheresse n'est «jamais écartée à l'avenir». Relevant que les dernières précipitations ont été «extrêmement bénéfiques», M. Ouali a fait savoir que les barrages sont remplis à hauteur de 70% à l'échelle nationale, assurant que ce taux va s'améliorer à la faveur de la fonte des neiges et des précipitations attendues au courant du premier trimestre de cette année. «20 barrages sont remplis à hauteur de 90% et 47 autres ont vu leur taux de remplissage dépasser les 50%», a-t-il détaillé, faisant remarquer que l'auscultation des barrages ne doit pas être occasionnelle, mais doit s'effectuer de manière périodique. «En moins de trois mois, nos barrages ont reçu un apport supplémentaire d'eau de plus d'un milliard de m3», a soutenu le ministre, faisant état d'une quantité totale de 4,75 milliards de m3 d'eau emmagasinée au niveau de ces structures à l'échelle nationale. Pour le ministre, la clémence du ciel ne peut être que «salutaire», appelant toutefois à la rationalisation du précieux liquide et à la lutte contre le gaspillage. A ce propos, M. Ouali fait état de la récupération, depuis quelque temps, d'un volume quotidien de plus de 1 million de m3 à travers le territoire national représentant le vol d'eau (branchements illicites) et les fuites, n'hésitant pas à qualifier la quantité récupérée de «troisième source d'approvisionnement en eau». «Ce chiffre qui vous laisse pantois fait que le volet relatif à la récupération de l'eau représente la troisième source d'alimentation en cette substance après les barrages et les forages», a-t-il soutenu, mettant l'accent sur l'importance de la participation du citoyen dans la lutte contre toute forme de gaspillage. S'attardant sur la gestion du secteur à l'échelle locale, M. Ouali a mis l'accent sur une plus grande «rigueur» dans ce domaine de la part de l'Algérienne des Eaux (ADE) dont les investissements doivent être «minutieusement réfléchis». L'inscription d'une opération donnée ne doit pas se faire de manière «irréfléchie», mais doit obéir à des paramètres économiques et sociaux «rigoureux», soutient le ministre, appelant à la nécessité d'une gestion «efficace et moderne». M. Ouali a, dans ce contexte, mis en exergue l'importance de l'installation des compteurs, estimant que le maintien du forfait «traduit la volonté de maintenir une vision archaïque des choses». Il a souligné que toutes les communes du pays doivent être gérées par l'ADE d'ici à 2019, exhortant les responsables locaux de cet établissement à être au cœur des préoccupations du citoyen. Après s'être rendu au barrage de Tigzel, situé dans la commue d'El Mayenne, M. Ouali s'est déplacé à la station de pompage servant à l'irrigation des terres agricoles du périmètre d'El Amra-Abadia qui s'étale sur près de 8 500 ha (commune d'El Abadia). Faisant part d'une prochaine réunion qu'abritera son département en présence des directeurs des services agricoles (DSA) et de leurs homologues des ressources en eau à l'échelle nationale, le ministre a relevé la relation «étroite» entre les deux secteurs qui s'emploient à développer l'agriculture notamment sur le plan qualitatif. «Le gouvernement s'est résolument engagé dans une politique de diversification d'une économie hors-hydrocarbures et il nous appartient de tout faire pour matérialiser cet objectif sur le terrain», a-t-il martelé. Au niveau du chef-lieu de wilaya, M. Ouali a visité une usine de transformation du plastique appartenant à un privé. A noter que la quantité des déchets générés par le CET d'Aïn Defla est de 553 tonnes/jour, et la quantité des déchets récupérés est de 818,50 t/an depuis la mise en service du CET avec une moyenne de 280 t/an. Sur place, le ministre affirmera qu'il est primordial de changer les comportements liés à l'environnement. Après avoir écouté un exposé sur la gestion des déchets ménagers au niveau de la wilaya d'Aïn Defla, M. Ouali indiquera à l'adresse des responsables locaux du CET, qu'il ne faut pas baisser les bras contre certains comportements qui nuisent à l'environnement. «Il faut récupérer les papiers auprès des administrations, les écoles, les cantines… pour les recycler. L'investissement dans la récupération et la valorisation des déchets est opérationnel au niveau de cette wilaya, il faut juste le privilégier et le généraliser à d'autres communes de la wilaya» a-t-il dit. Le ministre s'est rendu par la suite à l'école primaire Saâdou dont il a exhorté les responsables à inculquer aux élèves l'importance de la préservation de l'environnement. En clôturant sa visite de travail dans cette wilaya, le ministre indiquera que l'économie de l'eau est indispensable. «Nous donnons de l'eau pour que le rendement s'accentue d'avantage. Nous devons nous organiser pour cibler les zones où il y a une diversité hydrique. On va tenir trois ateliers pour dégager des décisions qui nous relient main dans la main avec l'implication du secteur de l'agriculture. Notre démarche vise à définir les principaux points pour qu'on puisse travailler ensemble parce que notre but est socioéconomique», a-t-il dit. «Nous avons les moyens nécessaires, il faut juste adopter une bonne coordination pour concrétiser nos objectifs tracés dans le programme du président de la République. Il faut que le rendement soit des deux côtés, à savoir l'irrigation et l'alimentation en eau potable», a-t-il conclu. F. O.