«Celui qui abuse de l'utilisation de l'eau, paye plus cher», c'est ce qu'a assuré, sur les ondes de la Radio algérienne, le ministre des Ressources en eau, Abdelkader Ouali, tout en confirmant qu'une nouvelle tarification de cette ressource est en cours d'étude, et ce, en fonction des utilisateurs. L'invité de la rédaction de la Chaîne III a expliqué que cette nouvelle tarification est due à la surconsommation de l'eau au niveau national, soulignant qu'elle sera basée sur deux principes importants : le premier étant ceux qui consomment le plus payent le plus, tandis que le second est que la tarification doit aussi être conforme au niveau de consommation. Ainsi, les ménages qui ne consomment pas au delà d'une certaine quantité seront épargnés par ce futur dispositif de tarification, permettant ainsi au secteur de cibler le soutien des prix de l'eau par l'Etat, a-t-il avancé. Dans ce sillage, il a fait valoir qu'il ne serait pas question que l'eau soit cédée aux activités industrielles, touristiques, aux commerçants qui ont des douches ou aux limonadiers au même prix que celui des ménages. Par ailleurs, il a expliqué que cette mesure contribuera à résoudre le problème du déficit financier de l'Algérienne des eaux (10 milliards de dinars) qui croule également sous le poids des branchements illicites et des fuites d'eau. M. Ouali a signalé que l'application de cette nouvelle tarification a été étudiée de manière à économiser les quelque 18 millions d'Algériens ne consommant pas plus de 25 mètres cubes par trimestre. Le ministre justifie cette prochaine hausse par le coût d'exploitation de cette ressource, qui revient à 70 dinars le litre pour être revendue 6 dinars 30 pour la même quantité. Le ministre des Ressources en eau, Abdelkader Ouali a indiqué que dans le cadre d'optimiser les ressources hydriques du pays et sécuriser les besoins en eau des populations et de l'économie, 80 sites potentiels qui peuvent recevoir dans notre pays, et sur lesquels beaucoup d'études ont commencé, ajoutant que, «nous escortons dans une première phase, la réalisation sur un plan quinquennal de 45 d'entre eux». Il a expliqué que la mise en place des barrages doit être accompagnée d'une véritable stratégie. Evaluant la consommation d'eau en Algérie à environ 3,6 milliards de m3, il révèle que près de 1,6 millions de m3/jour étaient l'objet de gaspillage, en raison d'un réseau d'acheminement défectueux, sur lequel les travaux effectués ajoutés à la lutte menée aux branchements illicites, ont permis de remobiliser entre 600 000 à 1,2 millions de m3/jour », a-t-il expliqué. Il est à rappeler que neuf autres barrages sont actuellement en cours de réalisation dont cinq seront livrés en 2017 et quatre en 2019, selon M. Ouali. 11 stations d'épuration des eaux de mer avec une capacité de 2,10 millions de m3 par jour ont été en outre réalisées, soulignant que le taux de remplissage des barrages au cours des derniers jours a atteint 70% contre moins de 50% avant les chutes pluviales enregistrées dernièrement à travers l'ensemble des régions du pays. «En moins de 3 mois, nos barrages ont reçu un apport supplémentaire d'eau de plus d'un milliard de m3», a soutenu le ministre, faisant état d'une quantité totale de 4,75 milliards de m3 d'eau emmagasinée au niveau de ces structures à l'échelle nationale, a-t-il ajouté, soulignant que toutes les communes du pays doivent être gérées par l'ADE d'ici à 2019, exhortant les responsables locaux de cet établissement à être au «cours des préoccupations du citoyen».