Trump semble mettre à exécution ses menaces de durcir la position américaine envers Téhéran et risque bien de faire dérailler l'accord international sur le nucléaire scellé en 2015 par son prédécesseur Obama. Des son côté l'Iran exclut de renoncer à son droit souverain de tester des missiles destinés à la défense de son territoire. L'Iran a repris ses exercices militaires incluant des missiles alors que les Etats-Unis multiplient les actes et déclarations hostiles depuis l'investiture du président Donald Trump. La nouvelle administration américaine a ressorti le discours guerrier contre Téhéran, le secrétaire à la Défense James Mattis affirmant que l'Iran était «le plus grand Etat soutenant le terrorisme au monde». Les exercices militaires ont lieu dans la région de Semnan (nord-est), au lendemain de nouvelles sanctions américaines imposées à l'Iran prétextant un tir de missile balistique le 29 janvier. L'armée iranienne affirme qu'il s'agit de tests à visée défensive. Différents types de systèmes de radars et de missiles de fabrication locale, ainsi que de centres de commandement y seront testés. La liste des missiles utilisés pendant l'exercice montre qu'il s'agit d'engins de très courte portée (75 kilomètres). Mais Washington semble déjà avoir tranché sur ses relations futures avec Téhéran. Depuis l'investiture de Trump le 20 janvier, le ton belliqueux de Washington n'a cessé de monter contre l'Iran. Les deux pays n'ont pas de relations diplomatiques officielles depuis 1980. Vendredi, l'annonce des nouvelles sanctions américaines a entraîné la réaction du gouvernement iranien qui a annoncé des mesures de réciprocité visant «des individus et des entreprises américaines soutenant des groupes terroristes». Cette réciprocité à l'encontre de citoyens américains a déjà été appliquée après la décision de l'administration Trump d'interdire l'entrée aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays à majorité musulmane, dont l'Iran. Une mesure «insultante et honteuse», a estimé Téhéran. Trump a multiplié sur son compte tweeter les petites phrases incendiaires contre l'Iran, la dernière, quelques heures avant les nouvelles sanctions, accusant ce pays de «jouer avec le feu». En dépit de cette tension croissante, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a assuré que son pays n'était «pas impressionné par les menaces» et qu'il ne «déclencherait jamais une guerre». L'Iran exclut de renoncer à son droit souverain de tester des missiles portant des armes conventionnelles et non-nucléaires, uniquement destinées à la défense de son territoire. Jeudi, le général Hossein Salami, numéro deux des Gardiens de la révolution, a affirmé que non seulement l'Iran poursuivra sa politique mais allait même l'accentuer. Trump semble avoir mis à exécution ses menaces de durcir la position américaine envers Téhéran et risque bien de faire dérailler l'accord international sur le nucléaire scellé en 2015 par son prédécesseur Barack Obama. Cet accord signé par cinq autres puissances a permis à l'avionneur américain Boeing de conclure avec l'Iran un gros contrat pour l'achat de 80 appareils devant renouveler sa flotte. Le marché iranien intéresse également d'autres entreprises américaines, dont celles du secteur pétrolier et gazier. Des éléments auxquels le nouveau locataire de la Maison Blanche ne semblait guère indifférent. R. I.