Malgré tout un arsenal de législations, lesquelles ont connu une importante évolution ces dernières années, le travail au noir continue d'inquiéter les instances officielles, dont la principale mission est de protéger les droits bafoués de ces travailleurs que certains négriers exploitent jusqu'à l'os. Le dossier du non-respect du code du travail a été débattu samedi dernier lors de la session de l'APW, en présence des responsables de la Cnas et de l'Inspection du travail. Pour les intervenants, les multiples infractions se résument essentiellement dans la non-déclaration de l'activité des personnes salariées et souvent des salaires réels perçus. Un phénomène qui n'est plus l'apanage des entreprises privées, car il commence à se propager même dans le secteur public. Les chiffres de l'Inspection du travail de la wilaya de Constantine indiquent que pour le seul premier trimestre de l'année 2007, et sur 786 travailleurs interrogés, 262 ne sont pas déclarés. Un constat qui se généralise de plus en plus dans le secteur des services, principalement dans les transports, le commerce, l'hôtellerie et le bâtiment. Les multiples sorties des brigades mixtes inspection du travail-Cnas ont pu recenser pas moins de 3881 infractions liées essentiellement à la non-déclaration des travailleurs à la sécurité sociale, alors que bon nombre d'employeurs usent d'autres moyens illégaux pour éviter de payer leurs redevances fiscales. Des jeunes sans emploi, de surcroît diplômés universitaires, acceptent de travailler dans des conditions pénibles, au péril de leur santé. Même dans les entreprises publiques où le recrutement par le moyen du dispositif du pré-emploi est en vogue, des universitaires qui touchent à peine le SNMG se trouvent contraints d'exercer dans des milieux à risques sans même percevoir des indemnités, pourtant garanties par la loi.