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La crise met en difficulté l'usine CITAL d'assemblage et de maintenance de tramways Une diminution de quelque 80% de son chiffre d'affaires est attendue
Considérée comme l'un des fleurons industriels de l'Algérie, l'usine d'assemblage et de maintenance de tramways d'Annaba, appartenant à la Compagnie industrielle des transports algériens (Cital), inaugurée en 2015, a été contrainte de réduire fortement ses activités, après avoir été amputée de la fabrication de 53 attelages, résultat de la remise en cause de projets de lignes dans certaines agglomérations du pays. Reçu, hier, à l'émission L'Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, le directeur du projet tramways et câbles de Cital, Brahim Bouchrit estime que cette situation va entrainer une diminution de quelque 80% de son chiffre d'affaires, estimé à l'origine à 17 milliards de dinars. Pour surmonter les difficultés de financement de ses activités, M. Bouchrit signale que son entreprise envisage l'éventualité d'initier des projets de partenariat public et, compte tenu de la riche expérience qu'elle a accumulée, elle projette également de conquérir des marchés à l'étranger, dont le premier, dit-il, devrait être celui de la Tunisie. L'autre créneau qu'elle compte également investir, dit-il, concerne celui de la maintenance du réseau ferroviaire national et des lignes de tramways et du matériel roulant en activité. Née, rappelle-t-il, d'un partenariat entre Ferrovial, l'Entreprise métro d'Alger (EMA) et le groupe Alstom, Cital est une entreprise qui, au fil de ses activités, est parvenue à atteindre un niveau d'intégration de 35% au niveau de son usine d'assemblage et de maintenance de tramways d'Annaba, un site industriel qui emploi plus de 200 personnes spécialisées dans la conception de faisceaux électriques, de fabrication de vitres et de travaux de peinture, de carénages et d'afficheurs. Cital contribue à l'industrialisation du pays et à dynamiser l'économie locale. Son usine d'une capacité d'assemblage de cinq rames de tramway par mois, était appelée à monter en cadence au fur et à mesure de l'élargissement des options d'intervention de filières industrielles de l'entreprise. L'usine est censée symboliser la volonté de l'Algérie de se doter d'une industrie moderne d'assemblage et de maintenance dans le domaine ferroviaire. Elle est chargée de satisfaire les besoins nationaux en tramways à travers la mise en place d'une industrie à la hauteur des objectifs économiques tracés par le gouvernement. La création de cette entreprise industrielle devait être l'attestation de la mutation économique en Algérie. Ce fleuron industriel visait la création d'un «cluster ferroviaire» à Annaba et se projetait dans une perspective d'exportation de rames de tramway vers le Maghreb et l'Afrique. Les difficultés que rencontrent aujourd'hui l'usine d'assemblage et de maintenance des tramways sont la conséquence de la crise économique subie par l'Algérie. Il s'agit là d'une suite logique aux décisions de gel de certains projets, prises par le gouvernement afin de maintenir l'équilibre budgétaire. Combien d'autres entreprises vont connaitre des difficultés ? Des entreprises créées justement pour faire changer de cap à l'économie nationale et la sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Si ces dernières n'arrivent pas à prendre leur envol, l'Algérie risque de se retrouver dans une impasse. H. Y.