Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a signé le décret présidentiel portant nomination des membres du Conseil national des droits de l'homme (Cndh), qui a été publié dans le dernier numéro du Journal officiel (JO). On relèvera que la composante du Cndh ne compte pas l'avocat Farouk Ksentini qui a présidé aux destinées de la désormais défunte Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (Cncppdh), commission rattachée à la Présidence durant de longues années. De fait, la Cncppdh est donc appelée à disparaître, sans que son président ne soit reconduit au sein du Cndh. Créé en application de la nouvelle Constitution adoptée en février 2016, le Cndh est composé de 38 membres désignés pour un mandat de 4 ans, tandis que son «président est élu, par ses pairs, parmi les membres du Conseil, pour une période de quatre années renouvelable une seule fois», stipule l'article 13 de la loi fixant la composition et les modalités de désignation de ces membres. Parmi les membres désignés, le président Bouteflika a opté dans son choix pour «Benzerrouki Fafa, veuve Sid Lakhdar, Fatma Zohra Karadja, Aïcha Zinai et Lazhari Bouzid », peut-on lire dans le décret n°17-76. Le président du Conseil de la nation a choisi Slimane Ziane et Hamid Bouzekri Abderrahmane, tandis que le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, a opté pour Houda Talha, épouse Souiki. Figurent également au sein de ce Conseil la présidente de l'Union nationale des femmes algériennes (Unfa), Nouria Hafsi au registre des personnes issues des associations activant dans le domaine des droits de l'Homme, Aziz Kerdoun parmi les experts auprès des institutions internationales ou régionales ainsi que la présidente du Croissant-rouge algérien (CRA), Saïda Benhabyles. D'ores et déjà, des noms sont avancés et pressentis pour occuper le poste de président, après élection. «On parle surtout de Aziz Kerdoun, auquel le chef de l'Etat avait déjà confié la mission de mener des consultations pour la révision de la Loi fondamentale, de Fatma Zohra Karadja, une spécialiste du domaine et une compétence avérée, de Bouzid Lazhari ainsi que de Saïda Benhabiles», rapporte l'APS, sans toutefois citer aucune source. Maître Ksentini ne semble pas être déçu de ne pas avoir été désigné dans le Cndh. Il explique d'ailleurs qu'il a déjà «rempli sa part de mission» à la tête de la Cncppdh. L'avocat estime au sujet des noms choisis pour figurer au sein du Conseil qu'il s'agit de compétences en matière de défense des droits de l'homme. «Le Cndh est bien parti pour faire du bon travail», a-t-il déclaré, citant entre autres «Bouzid Lazhar qui a longtemps milité pour les droits de l'homme et qui est très compétant». Pour ce qui est des modalités pratiques, le Cndh «sera opérationnel dans les deux prochains mois», affirme Me Ksentini, c'est-à-dire après les élections législatives fixées au 4 mai prochain. Reste à savoir si le Cndh donnera un nouveau souffle aux droits de l'homme en Algérie. La réponse viendra dans les jours à venir, avec le travail de terrain du Conseil et ses alertes pour la protection des droits de l'homme.