Durant les week-ends, les rues, jardins et espaces publics de la commune de Hammam Debagh sont quasi envahis par les véhicules et autocars de transport en commun immatriculés dans les wilayas des quatre coins du pays. Leurs occupants partagent le même désir de jouir des eaux minérales naturellement chaudes La wilaya de Guelma qui connaît une évolution importante dans les infrastructures d'accueil, ouvre ses bras chaque année à des visiteurs dont des résidents à l'étranger et des hôtes étrangers adeptes du thermalisme, essentiellement, mais aussi de l'écotourisme et du tourisme culturel. Pôle intégré, la région offre à ses visiteurs la possibilité d'une cure thermale bénéfique contre de nombreuses maladies ainsi que l'opportunité de découvrir une nature vierge et de plonger dans l'histoire lointaine d'anciennes populations et civilisations. Selon les statistiques de la direction du tourisme, entre 250 000 et 500 000 visiteurs, majoritairement des wilayas de l'Est du pays, sont accueillis annuellement par Guelma. Cette affluence est depuis quelques années croissante, à la faveur de l'entrée en activités de nouveaux projets d'investissement privés et publics, note la même source. De tous les sites touristiques de la wilaya, Hammam Debagh, distant de 25 km à l'Ouest du chef-lieu de wilaya, est de loin le plus célèbre. Sa cascade s'est même imposée comme symbole de l'image touristique de la wilaya de même que ses superbes roches aux formes hallucinantes qui subjuguent même les hommes de lettres et les artistes. Le chantre de la Révolution libératrice, Moufdi Zakaria, n'a pas pu passer sous silence les thermes de Debagh, ses eaux jaillissantes et même la malédiction qui aurait frappé les blâmables auteurs de pêchés pétrifiés. Plusieurs plasticiens ont immortalisé sur leurs œuvres les sites mythiques de Hammam Debagh. Hammam El Maskhoutine (les thermes des damnés) demeure le toponyme préféré de la région surtout qu'il fait écho au mythe qui expliquerait la présence sur ce site de roches évoquant des silhouettes humaines par la pétrification «divine» des participants à une fête de mariage incestueux. Durant les week-ends, les rues, jardins et espaces publics de la commune de Hammam Debagh sont quasi envahis par les véhicules et autocars de transport en commun immatriculés dans les wilayas des quatre coins du pays. Leurs occupants partagent le même désir de jouir des eaux minérales naturellement chaudes. Les efforts dans la wilaya de Guelma s'orientent vers la consolidation de la position et de la notoriété de la région de Hammam Debagh qui compte un complexe touristique public offrant divers services, un centre de repos des moudjahidine et plusieurs autres infrastructures privées, a indiqué Madjeda Zenadi, directrice du tourisme et de l'artisanat, qui a fait état de projets en cours dans la commune pour la réalisation de villages touristiques et hôtels haut standing. Une des plus importantes opérations en cours porte sur la réhabilitation des espaces entourant la cascade qui fait l'objet d'un suivi technique particulier afin de préserver le site et son esthétique. L'autre région également prisée par les visiteurs est le village d'Ouled Ali, isolé au milieu d'une nature vierge distante d'à peine 20 km au Nord de Guelma et dépendant administrativement de la commune de Héliopolis. La position «touristique» de cette localité reculée a été consolidée par la présence de deux stations thermales privées offrant hôtels, bungalows, salles de bains multiples, centres de cures et espaces récréatifs. Un hôtel de statut public et une auberge de jeunes y ont été réalisés. De son côté, la région de Hammam Belhachani dans la commune d'Aïn El Arbi mitoyenne d'Oum El Bouaghi s'est lancée dans la valorisation de ses eaux thermales avec un projet privé d'une grande station touristique thermale polyvalente dont la mise en service est annoncée pour l'année en cours. Pour la directrice du tourisme, une forte détermination est affichée par les autorités locales pour la mise en place d'un climat d'affaires favorables aux investissements privés dans le tourisme notamment thermale. Treize projets touristiques ont été ainsi engagés pour offrir, à terme, un total de 1 757 lits supplémentaires qui s'ajouteront aux 1 506 lits actuellement offerts par 14 établissements hôteliers. Les sites naturels et archéologiques, un plus pour le tourisme Les autorités locales qui misent sur la richesse naturelle de la wilaya comme atout majeur de promotion de la vocation touristique de la région, ont aménagé une forêt récréative située entre les deux communes de Belkheir et Boumahra Ahmed, et une seconde dans la région d'Aïn Sefra sur les monts Maouna sur 20 hectares avec des espaces de sports, de jeux et de détente. Deux opérations similaires sont aussi projetées à Oued Zenati et Bouchegouf. Il est également attendu la réception d'un camp de jeunes d'une capacité de 300 lits extensibles dans la région de Maouna à une altitude de 1 100 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les deux sites naturels de la grotte Ghar Djemaâ sur le mont Taya dans la commune de Bouhamadne et du lac souterrain de Bir Benosmane dans la région de Hammam Debagh, ont été dernièrement réhabilités. La wilaya jouit aussi d'un autre grand atout touristique qu'est son patrimoine archéologique constitué de divers sites dont la vaste nécropole de Roknia comptant plus de 300 monuments funéraires, la cité numide Tebbilis et le théâtre romain de 4 500 places érigé à Calama (Guelma) entre la fin du 2e siècle et le début du 3e siècle. APS