La Réserve fédérale américaine a, comme prévu, relevé d'un quart de point son principal taux d'intérêt mercredi, donnant un tour de vis monétaire pour la deuxième fois en trois mois et prenant ainsi acte de la bonne santé du marché du travail et d'une inflation qui se rapproche enfin de son objectif. La Réserve fédérale américaine a, comme prévu, relevé d'un quart de point son principal taux d'intérêt mercredi, donnant un tour de vis monétaire pour la deuxième fois en trois mois et prenant ainsi acte de la bonne santé du marché du travail et d'une inflation qui se rapproche enfin de son objectif. Ce nouveau pas vers une normalisation progressive de la politique monétaire, annoncé à l'issue de deux jours de débats du Federal Open Market Committee (FOMC), était jugé acquis par la quasi-totalité des investisseurs dans un contexte marqué par des indicateurs économiques globalement solides. Lors de la conférence de presse qui a suivi l'annonce de la décision du FOMC, la présidente de la Fed Janet Yellen s'est montrée confiante dans la trajectoire prise par la première économie mondiale. «Nous avons constaté au cours des derniers mois que l'économie s'était améliorée exactement comme nous l'avions anticipé. Nous sommes assez confiants au sujet de la trajectoire de l'économie», a-t-elle dit. L'objectif de taux des fonds fédéraux («fed funds»), principal instrument de la politique monétaire de la Fed, est ainsi porté à 0,75%-1,0%, se rapprochant ainsi du bas de la fourchette dans laquelle il se situait avant la crise financière de 2007-2009. Comme lors de sa précédente hausse des taux, intervenue en décembre 2016, la Fed a dit anticiper en tout trois hausses du loyer de l'argent en 2017 et trois autres en 2018. Malgré le relèvement des taux directeurs, décision généralement favorable à la monnaie du pays concerné, le dollar a baissé de plus de 1% face à un panier de devises internationales, certains intervenants étant déçus que la Banque centrale n'ait pas laissé entrevoir quatre hausses des taux cette année. Les rendements des emprunts du Trésor ont également fortement reculé, mais Wall Street a de son côté gagné plus de 0,5%, les investisseurs étant rassurés par le maintien du calendrier de la Fed. «(Ces annonces) apaisent certaines craintes que nous avions que la Fed relève peut-être ses taux à un rythme plus rapide à l'avenir. Ils ont choisi de ne pas donner ce signal», dit Brad McMillan, responsable de la gestion chez Commonwealth Financial. Décision prise à neuf contre un Bien que l'inflation soit «proche» de son objectif à moyen terme de 2%, la Fed a laissé entendre qu'elle pourrait être disposé à laisser les prix augmenter à un rythme plus rapide. Sa propre mesure de la hausse des prix se situe à 1,7% aujourd'hui. Depuis quelque temps, Janet Yellen répète que la Fed était mieux équipée pour lutter contre l'inflation que pour faire face à un soudain retournement de conjoncture ou à une poussée du chômage. «Le moment semble bien choisi pour rappeler aux Américains que (...) parfois (l'inflation) va être sous les 2%, parfois elle sera au-dessus de 2%. (L'objectif de) 2% n'est pas un plafond», a-t-elle déclaré devant les journalistes. L'investissement des entreprises «semble s'être quelque peu raffermi» a dit la Fed dans son communiqué, un commentaire qui reflète un sentiment plus fort du dynamisme de l'économie. «Avec des ajustement progressifs de la politique monétaire, l'activité économique va croître à un rythme modéré», a-t-elle dit, usant des mêmes termes que dans ses communiqués précédents. Les projections économiques de la Fed sont sans grands changements par rapport à décembre et donnent peu d'indications concernant sa vision de l'impact de la politique du président américain Donald Trump sur l'économie en 2017 et au-delà. La présidente de la Fed, Janet Yellen, a déclaré que la modification de la politique monétaire n'était pas le reflet de conjectures de la Banque centrale concernant le programme économique de Trump et qu'il y avait de grandes incertitudes sur sa politique budgétaire. La Fed a maintenu ses projections de croissance et de taux de chômage aux Etats-Unis cette année et a revu en légère hausse son anticipation d'inflation de base. Elle prévoit une croissance à 2,1% en 2017 (inchangée par rapport à sa projection de décembre), un taux de chômage de 4,5% (inchangé) et une inflation de base de 1,9% (contre 1,8%). Pour 2018, la prévision médiane de la Fed se situe à 2,1%(contre 2,0% en décembre) pour la croissance, à 4,5% (inchangée) pour le chômage et à 2,0% (inchangée) pour l'inflation de base. Pour 2019, elle a maintenu la croissance à 1,9%, le taux de chômage à 4,5% et l'inflation de base de 2,0%. Parmi les dix membres votants du FOMC, seul de président de la Fed de Minneappolis, Neel Kashkari, aurait préféré laissé les taux inchangés. Cette décision s'inscrit dans un contexte d'amélioration des perspectives de croissance mondiale et de sentiment des responsables de la Fed que l'économie américaine est proche des objectifs d'emploi et d'inflation. Les créations d'emplois aux Etats-Unis ont été supérieures à la barre des 230 000 aussi bien en janvier qu'en février tandis que l'inflation sur un an a été de 2,7% le mois dernier, sa plus forte progression depuis mars 2012. Reuters