La rencontre de la chancelière Allemande Angela Merkel et du président américain Donald Trump, vendredi dernier, devait permettre d'aplanir les divergences entre les deux pays. Elle paraît au final les avoir surtout attisées, Berlin rejetant dimanche toute idée de «dette» militaire à l'égard de l'Otan et des Etats-Unis. La rencontre de la chancelière Allemande Angela Merkel et du président américain Donald Trump, vendredi dernier, devait permettre d'aplanir les divergences entre les deux pays. Elle paraît au final les avoir surtout attisées, Berlin rejetant dimanche toute idée de «dette» militaire à l'égard de l'Otan et des Etats-Unis. La ministre allemande de la Défense a rejeté dimanche une accusation de Trump selon laquelle l'Allemagne devrait d'importantes sommes d'argent à l'Otan et aux Etats-Unis du fait de dépenses militaires insuffisantes. «Il n'existe pas de compte où sont enregistrées des dettes au sein de l'Otan», a dit sèchement Ursula von der Leyen, une proche de Merkel, dans un communiqué. L'Allemagne «doit d'énormes sommes d'argent» à l'Otan et aux Etats-Unis qui lui «fournissent une défense très puissante et très coûteuse», avait tweeté la veille le président américain. Pour tenter d'amadouer l'administration Trump, Angela Merkel a bien réaffirmé que son pays entendait respecter un engagement pris à l'Otan en 2014, qui prévoit que les pays membres augmentent leurs dépenses militaires jusqu'à 2% de leur Produit intérieur brut dans un délai de 10 ans. L'Allemagne n'est aujourd'hui qu'à 1,2% et peu de pays de l'Otan atteignent le niveau de 2%. Toutefois, dimanche, sa ministre de la Défense a précisé que l'augmentation promise ne concernerait pas seulement l'Otan, mais aussi l'engagement de Berlin dans les missions de défense de l'UE, projet pour lequel Donald Trump a exprimé un certain mépris, et celles de l'ONU, au moment où Washington veut réduire son budget aux Nations unies. «Vouloir lier les 2% que nous voulons atteindre au milieu de la prochaine décennie seulement à l'Otan est erroné», a dit la ministre conservatrice. Cette passe d'arme sur les dépenses militaires vient s'ajouter aux divergences affichées vendredi entre Trump et Merkel sur des sujets comme l'immigration ou le commerce. L'entrevue difficile entre le chef de la première puissance mondiale et celle qui est considérée comme la dirigeante la plus influente d'Europe a coïncidé avec des désaccords de fond au cours du week-end lors d'une réunion des grands argentiers du G20 en Allemagne qui préside cette année le forum. Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble n'est pas parvenu à Baden-Baden à empêcher les Etats-Unis de remettre en cause la doctrine mondiale traditionnelle de ce forum des pays riches et émergents en faveur du libre-échange et de la lutte contre le changement climatique. Les Etats-Unis ont fait retirer du communiqué final une condamnation du «protectionnisme» et un engagement à adhérer rapidement à l'accord de Paris sur le climat. Pour le quotidien Die Welt, «Donald Trump cherche à ruiner le sommet du G20 de Merkel» prévu au niveau des dirigeants début juillet à Hambourg.