Ils sont partout, au bord des routes, à l'entrée des villes, dans les quartiers et les cités populaires, sur les espaces publics, ces vendeurs de l'informel montent leurs étals de fortune faits de caisses et de planches pour vendre leurs marchandises qui échappent à tout contrôle. Ils narguent et défient les agents de l'Etat qui n'interviennent que rarement sur instructions des responsables locaux, eux-mêmes instruits par les autorités supérieures. Ils sont partout, au bord des routes, à l'entrée des villes, dans les quartiers et les cités populaires, sur les espaces publics, ces vendeurs de l'informel montent leurs étals de fortune faits de caisses et de planches pour vendre leurs marchandises qui échappent à tout contrôle. Ils narguent et défient les agents de l'Etat qui n'interviennent que rarement sur instructions des responsables locaux, eux-mêmes instruits par les autorités supérieures. Cette inertie des autorités locales a donné lieu à une véritable invasion de ce commerce illicite qui fait désormais partie du quotidien et est assimilée par tous à un commerce tout à fait normal où l'on se déplace pour faire son marché. En effet, les marchés de fruits et légumes foisonnent et «prospèrent» car situés à proximité des grands ensembles d'habitations construites il y a quelques années. Les planificateurs qui avaient projeté ces ensembles n'avaient pas prévu ces commodités si bien que les habitants devaient se déplacer sur des kilomètres pour faire leur marché. Les ménagères préférant cette proximité pour gagner du temps, font leurs courses dans ces marchés sauvages qui polluent en offrant des services de mauvaise qualité. A Annaba, si ce type de marché a été éradiqué dans certaines cités comme le cas de Oued Forcha ou encore la cité Safsaf, d'autres subsistent et prennent de l'ampleur donnant naissance à d'autres marchés mais aussi à des marchands ambulants avec des charrettes à bras faisant le tour des quartiers vendant à la criée. Au vieux quartier La Colonne, chaussée et trottoirs sont squattés par ces marchands de fruits et légumes, la rue Ibn-Badis est tout le temps encombrée par ces marchandises étalées sur tous les espaces provoquant des embouteillages, une artère pourtant stratégique car menant au CHU Ibn-Rochd ; les ambulanciers l'évitent en faisant un grand détour pour ne pas être pris dans cet embouteillage dont la cause est justement ces vendeurs de l'informel. A la vieille ville du côté de la Place d'Armes, les vendeurs de l'informel sont légion et agissent en terrain conquis occupant les espaces publics et ne concédant qu'un passage étroit. Fruits et légumes sont exposés au soleil et à la poussière que des clients achètent sans trop se soucier de la qualité attirés par les prix plus ou moins abordables. Le sol est jonché de fruits et légumes pourris, de bouteilles en plastique et de toutes sortes d'emballages et de cartons. A l'Aadl de Sidi Achour - là aussi on a «oublié» de construire un marché - ce sont les vendeurs ambulants qui ont envahi les espaces proposant leurs marchandises aux habitants de la cité. Déchets et pollution sonore sont le lot quotidien des riverains qui s'en plaignent souvent mais la situation perdure. A Sidi Amar, petite commune située à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, c'est encore pire car les autorités locales sont quasi absentes, l'anarchie y a pris racine à telle enseigne que l'on vend où on veut et quant on veut sachant que rien ni personne ne viendra déranger cet «ordre» établi. On en est venu jusqu'à construire son kiosque sur le trottoir juste en face du siège de la commune défiant ainsi l'autorité de l'Etat. A El Hadjar, situé lui aussi à une dizaine de kilomètres à l'Est d'Annaba, camionnettes chinoises, Mazda et Toyota sillonnent les quartiers pour vendre leurs marchandises pour s'installer l'après-midi devant les mosquées où en quittant les lieux abandonnent derrière eux toutes sortes déchets. Ces marchandises sont toutes acquises auprès de grossistes du marché d'El Bouni, on y vient on achète en gros sans facture, on paye en espèces on enlève sa marchandise et on repart pour l'écouler au niveau de la ville. Tout cela sans aucune forme de contrôle, aucun sou n'est versé à l'Etat. Un Etat qui se laisse faire car ses agents ne s'acquittent pas de leur mission, ce qui est en dehors des recettes fiscales porte atteinte à son autorité et à sa crédibilité. Les campagnes menées tambour battant juste pour obéir aux instructions «venues d'en haut» ne règlent rien car celles-ci sont limitées dans le temps et il n'y a pas de suivi ou de maintien d'un dispositif à même de dissuader les vendeurs de réoccuper ces espaces. M. R.