Mahieddine Tahkout, le patron de l'usine d'assemblage des véhicules de marque Hyundai, à Tiaret, est au centre d'une vive polémique, suite à la diffusion sur le réseau social Facebook d'images «fuitées» de l'usine, montrant le grand hangar de 24 ha pratiquement vide, alors que des véhicules neufs entièrement assemblés, manquant seulement de roues, sont dans des containers. Des voitures importées en l'état, selon l'interprétation des internautes qui considèrent donc que «le peu qui reste des employés de l'usine» ne font rien d'autre que boulonner les roues. Les images ont «affolé» la Toile, suscitant une grande indignation si bien que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a ordonné de dépêcher une inspection mixte à l'usine. Dans une déclaration à un confrère, hier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a indiqué que «le Premier ministre va dépêcher une inspection mixte, composée de l'Inspection générale des Finances, de l'Inspection générale des Douanes et de l'Inspection générale de l'Industrie à l'usine. Elle y sera au plus tard après demain (mardi Ndlr)». Et Bouchouareb de rappeler, comme pour rassurer sans toutefois prendre la défense de l'homme d'affaires, que «les premières visites dans les locaux de Tahkout étaient satisfaisantes. Il a signé le cahier des charges. La première inspection a donné lieu à un résultat positif. J'avais déjà signalé que ceux qui s'inscrivent dans le montage seront observés. Les conséquences seront tirées en cas de défaillance». Aux virulentes critiques, Tahkout a réagi en faisant quelques déclarations à des confrères d'une chaîne de télévision privée et deux sites électroniques. Il s'est dit victime d'une campagne menée par ses concurrents, principalement les deux français Renaut et Peugeot. «Ceux qui sont derrière ces rumeurs féroces sont connus. Ceux qui ont payé d'autres personnes pour faire ces déclarations mensongères sur Facebook sont connus. Ce sont les ennemis de la réussite et de l'Algérie. Ce sont des gens de la propagande», a-t-il déclaré, ajoutant être «victime d'une campagne que mes concurrents ont lancé contre moi parce que je dérange leurs intérêts». Le patron du groupe TMC accuse : «Ces fabricants étrangers ont bien constaté que nos voitures Hyundai commencent à rafler leurs parts de marché. Ils paniquent. En plus, nous lançons, d'ici le mois de juin, la voiture iranienne Saipa. Elle coûtera moins d'un million de dinars et elle sera la voiture la moins chère du marché en Algérie. Ils veulent alors me saboter et me discréditer à travers cette propagande mensongère.» A ce propos, dira-t-il, «j'ai déposé plainte contre X. Les services de sécurité m'ont assuré qu'ils vont identifier les propagandistes qui utilisent Facebook pour nous porter un grave préjudice». Tahkout rejettera les accusations à son encontre, défiant ses détracteurs de se rendre à l'usine pour voir de leurs propres yeux qu'il est dans les règles. Il a aussi invité la presse à s'y rendre. Assurant qu'il n'a pas triché ou failli à ses engagements, il affirmera que l'usine de montage des véhicules à Tiaret «n'est pas une supercherie». «Nous faisons réellement de l'assemblage et nous ne trichons pas. Dans les containers, il y a uniquement les châssis automobiles. Tout le montage mécanique se fait au niveau de notre usine» a-t-il assuré. Il poursuivra : «Nous sommes contrôlés par les services des douanes, le ministère de l'Industrie et la Banque d'Algérie. Les responsables de notre usine sont tous des cadres sud-coréens dépêchés par Hyundai, un géant mondial. Nos concurrents propagent des mensonges parce qu'ils ont peur de notre force.» Et d'insister encore : «Hyundai, ce n'est pas n'importe quoi ! Les superviseurs de mon usine sont des cadres sud-coréens très qualifiés. Ils ne vont pas venir jusqu'en Algérie pour voler et détourner. Ces accusations n'ont aucun sens.» Par ailleurs, dans un communiqué rendu public, jeudi dernier, le groupe Tahkout a indiqué que «TMC a commencé par l'assemblage des véhicules comme l'ont fait précédemment deux autres constructeurs de renommée mondiale en Algérie, en appliquant le principe du SKD qui demeure le plus simple et le plus adapté à notre pays, dans le sens où il applique une formule d'assemblage de kits assez simple». L'entreprise a aussi «lancé un deuxième projet d'usine, encore plus complexe, qui demande plus de technicité et un investissement assez conséquent, ainsi qu'une main- d'œuvre très qualifiée comparée aux industries du SKD». Ce projet qui «se dit CKD a été entamé, et une grosse partie de ce projet est déjà en cours de réalisation telle que la mise en place des lignes de production et la construction des ateliers de soudage et de peinture. Un projet qui voit le jour graduellement et sera finalisé dans peu de temps». «Le projet de l'intégration des composants et de pièces produites en Algérie par des entreprises algériennes, viendra compléter les efforts fournis par les équipes ayant participé à la concrétisation du premier projet de l'assemblage», a-t-il conclu. K. M.