Une commission mixte composée de l'Inspection générale des finances (IGF), l'Inspection générale des douanes (IGD) et l'Inspection générale de l'industrie (IGI) se rendra incessamment à Tiaret. Les attaques dont a fait l'objet Tahkout Manufacturing Company (TMC), le propriétaire de l'usine de montage en SKD (Semi Knocked Down) située à Tiaret, relance le débat sur l'industrie automobile en Algérie. Hier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, a indiqué à la presse en marge de la journée d'étude sur la numérisation de la radiodiffusion de la télévision et de la radio, que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, va dépêcher sur le site de Tiaret où est basée l'usine de TMC une inspection mixte comprenant l'Inspection générale des finances (IGF), l'Inspection générale des douanes (IGD) et l'Inspection générale de l'industrie (IGI), ainsi que les représentants de l'Etablissement national de contrôle technique automobile (Enacta) pour constater de visu les faits et établir un rapport aux services du Premier ministère. "Ils vont se déplacer ces jours-ci sur le site de l'usine et on verra ce qu'il y a lieu de faire." M. Bouchouareb a également affirmé que "TMC a signé un engagement et un cahier des charges". Et d'ajouter : "La première inspection a donné un résultat positif." Le ministre a avisé avoir signalé, il y a quelques semaines, que "ceux qui s'inscrivent dans l'activité de montage des véhicules seront observés et les conséquences seront tirées au cas où il y aurait des défaillances". À travers cette sortie, le ministre de l'Industrie, interpellé sur les informations circulant sur les réseaux sociaux et rapportées par des médias, selon lesquelles l'usine de montage des véhicules de marque Hyundai de TMC livrerait des véhicules qui n'ont pas été assemblés en Algérie, voudrait brider le débat et apporter la preuve que TMC est opérationnelle conformément au cahier des charges, d'autant que "la première inspection a donné un résultat positif", comme il l'a souligné aux médias. Entre-temps, des images qui ont circulé sur les réseaux sociaux, mettant en cause l'usine de montage du groupe Tahkout, ont été suivies de commentaires incendiaires à l'encontre de la politique industrielle nationale. Face à ces critiques qualifiées d'"infondées", TMC est sortie de sa réserve et a apporté un démenti dans un communiqué rendu public. Il ira jusqu'à affirmer que "TMC a commencé par l'assemblage des véhicules comme l'ont fait précédemment deux autres constructeurs de renommée mondiale en Algérie en appliquant le principe du SKD", d'une part, et que TMC "est sur un deuxième projet d'usine, encore plus complexe, qui demande plus de technicité et un investissement assez conséquent" en CKD (Complete Knock Down), d'autre part, et ce, aux côtés d'un "projet d'intégration des composants et de pièces produites en Algérie par des entreprises algériennes". Hier soir, Mahieddine Tahkout, le patron du groupe Tahkout, a indiqué que "ces attaques vont à l'encontre du succès de l'industrie automobile en Algérie", affirmant, également, que son groupe est sur la bonne voie pour réussir le processus de montage de véhicules à Tiaret. Au-delà de ce fait, qui paraît loin d'être anodin, on se demande si le processus du SKD, tel que lancé en Algérie, correspond au cahier des charges relatif à l'industrie mécanique et automobile. Car, le cahier des charges régissant l'activité automobile ne fait aucunement référence à ce genre de montage. Or, comme son nom l'indique, le SKD consiste, pour une entreprise, à exporter des produits assemblés partiellement soit à ses licenciés-partenaires, soit à ses filiales industrielles. Il s'inscrit en porte-à-faux avec le CKD qui se veut une technicité plus complexe et qui consiste à assembler des kits et un ensemble de lots de pièces détachées nécessaires pour la fabrication d'un véhicule. FARID BELGACEM