Le grand absent du Sommet de la Ligue arabe est justement la Syrie écartée depuis 2011 par la volonté de certains pays du Golfe. Le conflit en Syrie est plus que jamais au centre des préoccupations, avec ceux du Yémen et de la Libye, la lutte contre les groupes extrémistes Al-Qaïda et Daech, sans oublier la question palestinienne Les dirigeants arabes se sont retrouvés hier à Sweimeh en Jordanie pour leur Sommet annuel en cherchant à surmonter leurs divisions sur les nombreuses crises qui secouent le Moyen-Orient, notamment en Syrie et au Yémen. «Nous devons prendre l'initiative pour trouver des solutions à tous les défis qui se posent à nous afin d'éviter les ingérences étrangères dans nos affaires», a affirmé le roi de Jordanie, Abdallah II, en ouverture. Mais les experts n'attendent pas de décisions fortes notamment sur le dossier brulant de la Syrie comme sur les autres dossiers urgents alors que la Ligue arabe reste minée par les divisions. 21 pays participent à ce 28e Sommet ordinaire de la Ligue arabe. Cependant «ce Sommet ne sera pas différent des précédents. L'ordre dans le monde arabe est faible, divisé et souffre de dysfonctionnements depuis de longues années», estiment les observateurs. Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et son Envoyé spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura, sont présents à Sweimeh, de même que de hauts représentants américains, russes et européens. Guterres avait appelé mardi, lors d'une visite dans le camp de réfugiés syriens de Zaatari en Jordanie, les pays arabes à mettre leurs différends de côté pour faire face à la crise syrienne. «Lorsqu'ils sont divisés, cela permet à d'autres d'intervenir, de créer de l'instabilité, de favoriser les conflits et (la montée en puissance) des organisations terroristes», a-t-il souligné. Le grand absent du Sommet est justement la Syrie écartée depuis 2011 par la volonté de certains pays du Golfe. Le conflit en Syrie est plus que jamais au centre des préoccupations régionales, avec ceux du Yémen et de la Libye, la lutte contre les groupes extrémistes Al-Qaïda et Daech, sans oublier la question palestinienne. Le roi Abdallah II a préconisé des efforts pour conclure la paix en Syrie, «une paix qui garantirait l'intégrité territoriale de ce pays». Il a également exhorté «les pays arabes et musulmans à unifier leurs efforts pour combattre le terrorisme et l'extrémisme». Un cinquième round de négociations est organisé actuellement sous l'égide de l'ONU à Genève entre Damas et ce qui fait office d'opposition, mais sans avancée notable. L'année dernière, le Maroc avait renoncé à accueillir le Sommet arabe redoutant «une fausse impression d'unité et de solidarité (...) dans un monde arabe qui traverse une période difficile». Le Sommet s'était finalement tenu en Mauritanie. La guerre au Yémen est également au centre des préoccupations alors que le conflit dans ce pays pauvre a fait, selon l'ONU, au moins 7 700 morts depuis mars 2015 et l'intervention d'une coalition militaire de pays arabes commandée par Riyad. En marge du Sommet, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a rencontré l'envoyé de Donald Trump à quelques jours de sa visite à Washington. Alors que Trump a récemment semblé rompre avec la solution à deux Etats, Abbas entend obtenir un soutien arabe clair et uni, qu'il pourra faire valoir lors de ses discussions aux Etats-Unis. R. I.