En prenant en compte toutes les dimensions du projet, financière, technique, géographique, on se rend compte des ambitions de l'Algérie pour son futur port. Il s'agit de faire de son joyau un hub entre l'Europe et l'Afrique de l'ouest Les travaux de construction du port commercial et de la zone industrielle à El Hamdania en Algérie débuteront en mars prochain. Les autorités algériennes viennent de donner leur accord au lancement de ce projet budgétisé à 3,5 milliards de dollars. Il s'agira d'un deuxième plus grand port de cette nature en Afrique après Tanger Med au nord du Maroc. Le Maghreb pourrait se targuer dans les prochaines années des deux plus grands ports commerciaux et industriels d'Afrique. Les autorités algériennes qui viennent d'agréer le lancement du projet de réalisation du port commercial et de la zone industrielle à El Hamdania, ont annoncé que les travaux de la construction démarreront en mars 2017, dans quelques semaines donc. A en croire les plans prévus, il s'agira du second port le plus grand en Afrique après celui de Tanger Med au Maroc. Selon le gouvernement algérien, à l'issue des travaux, le port disposera de plus de 23 quais et d'une capacité de manutention de 25,7 millions de tonnes par an de marchandise et de 6,3 millions EVP (la mesure utilisée pour indiquer le volume de conteneurs dans un terminal), contre les 9 millions EVP de Tanger Med. D'un coût de 3,5 milliards de dollars, les travaux du port pourront durer quelques années avec livraison du premier quai en 2021, soit d'ici 4 ans. En prenant en compte toutes les dimensions du projet, financière, technique, géographique, on se rend compte des ambitions de l'Algérie pour son futur port. Il s'agit de faire de son joyau un hub entre l'Europe et l'Afrique de l'ouest. Il est clair que l'Algérie ne peut donc pas prendre seule en charge ce projet. Même si la plus grande part de financement des travaux de constructions du port sera à la charge de l'autorité algérienne des ports (AAP), une importante partie ira aussi à la Banque africaine de développement. D'après les sources gouvernementales, le projet du port d'El Hamdania a déjà réussi à sécuriser un financement important de 900 millions de dollars auprès de la banque africaine et pourra en profiter au moment venu. Algérie - BAD, une relation de confiance mutuelle La garantie de disposer d'une enveloppe de 900 millions de dollars de la Bad n'a pas été compliquée pour l'Algérie. Elle bénéficie de la confiance mutuelle de l'institution bancaire depuis des années, qui s'est aussi prouvée lors de l'année écoulée. En avril 2016 dernier, en pleine crise économique suite à la chute des cours des prix, l'Algérie a bénéficié du soutien de la BAD pour définir une stratégie de mobilisation des ressources en vue d'assurer le financement de sa croissance. La présidence de la BAD avait confirmé sa disponibilité à accompagner davantage l'Algérie dans son développement économique «dans le cadre d'un partenariat renforcé à travers des appuis structurants diversifiés et un apport en expertise». Plus tard en juin de la même année, l'Algérie grâce à l'entrée du Luxembourg et de la Turquie avait réussi à acquérir 1 067 actions supplémentaires dans le capital de l'institution financière africaine. Une acquisition qui fait suite au plaidoyer fait par le ministre délégué chargé du Budget et de la prospective, Hadji Baba Ammi pour des financements compétitifs afin de faire aboutir la stratégie de la BAD en Afrique, en mai 2016 à Lusaka. Ce ne sera pas le dernier acte Algérie - BAD de 2016. En novembre 2016, l'Algérie s'est vue accorder un prêt de 900 millions d'euros pour son programme d'Appui à la compétitivité industrielle et énergétique en Algérie (PACIE), une première depuis 10 ans. La BAD soutient que ce fonds devrait permettre au pays de mener d'autres réformes économiques, «de manière à assurer une consolidation budgétaire par l'amélioration de la mobilisation des recettes intérieures et la rationalisation des dépenses». In latribune.fr