Photo : APS Par Smaïl Boughazi Les trente compagnies américaines venues pour la deuxième fois prospecter le marché algérien affichent déjà un intérêt grandissant pour l'investissement. C'est ce qu'a laissé entendre, hier, M. Donald Deline, chairman du l'US-Algeria Business Council, à l'issue de la visite de cette mission. M. Deline a estimé que les opportunités d'investissement dans plusieurs secteurs ont été abordées lors de ce forum et de nombreux contrats sont actuellement en négociations. Il citera, entre autres secteurs concernés, le traitement des eaux usées, la gestion de l'eau, les systèmes de sécurité pour le transport, la grande distribution et l'agriculture qu'il considère comme un secteur sur lequel il y aura une concentration. D'ailleurs, a-t-il précisé, un projet pour la production laitière sera mis en place en Algérie. Il commencera avec 1 000 vaches laitières pour atteindre prochainement 10 000. C'est dans ce cadre qu'une délégation d'hommes d'affaires algériens a été envoyée dans le Wisconsin, l'Iowa et en Californie pour visiter des fermes américaines. L'autre projet concrétisé à l'issue de ce forum est la signature d'un contrat pour la commercialisation des véhicules Chrysler (constructeur automobile américain) et GMS (concessionnaire). Selon le représentant de la marque Chrysler, M. Steven, plusieurs modèles seront commercialisés en Algérie prochainement, notamment la jeep Grand Cherokee, Compass, des pick-up Dodge ainsi que des Chrysler. Le représentant indiquera en outre qu'environ 2 000 unités seront commercialisées annuellement. A une question sur des unités de montage en Algérie, le président du Forum d'affaires algéro-américain, Smaïl Chikhoune, a précisé que le constructeur examine actuellement cette possibilité pour certaines pièces de moteur comme c'est le cas en Egypte. En ce qui concerne les derniers correctifs apportés par le ministère de l'Industrie au processus de l'investissement, notamment l'interdiction de l'importation des médicaments produits en Algérie, les businessmen américains ont affiché quelques inquiétudes. Sur ce point, le représentant de l'ambassade d'Algérie aux Etats-Unis a précisé que «Pharma», l'organisme qui englobe toutes les compagnies pharmaceutiques opérant dans ce pays a interpellé les responsables concernés lors de ce forum, précisant que la concertation se poursuivra entre les deux parties même après la fin de cette visite pour éventuellement apporter les éclaircissements nécessaires. Néanmoins, le représentant a affirmé que le climat des affaires en Algérie pour l'ensemble des investisseurs est sain. Au cours de la conférence de presse, M. Denile a expliqué que ces derniers sont là «non pour écouler leurs produits, mais pour accompagner le développement économique de l'Algérie et transférer leur savoir-faire». Cette deuxième rencontre s'avère «fructueuse pour les hommes d'affaires américains qui se sentent de plus en plus rassurés». Ayant affiché le désir d'investir en Algérie, ils ont déjà commencé à défricher le terrain. C'est ce qu'ont expliqué les représentants de cette délégation, en marge de la rencontre, estimant qu'à force de visiter un pays, on finira par le connaître puis y investir. Pour rappel, parmi les sociétés américaines représentées dans le cadre de cette mission, on peut citer Aero-Med, Chrysler, IIT, Raytheon, Erdman and Associates, United products Inh, Global opportunities Exxon Mobil. Cette délégation a été reçue par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et par plusieurs membres du gouvernement. Signalons, enfin, que les Etats-Unis étaient le premier client de l'Algérie en 2008 avec des achats pour plus de 18,6 milliards de dollars et 4ème fournisseur avec 2,1 milliards de dollars.