Photo : Zheir Par Smaïl Boughazi Si la crise économique mondiale a touché de plein fouet des économies performantes, il n'en demeure pas moins que d'autres pourraient en tirer profit. La visite effectuée la semaine dernière par une mission économique américaine en Algérie a prouvé que des pays peuvent, au-delà de résister à ces chocs, être des lieux propices aux investissements. Et notre pays pourrait être le parangon idéal. Les compagnies américaines, qui ne cachent pas qu'elles doivent se délocaliser pour survivre, sont déjà là et pour la deuxième fois en l'espace de deux ans. La visite de cette année était, on ne peut plus claire, plus que symbolique et même dépassant le stade des intentions devenu pour certains investisseurs un passe-partout. Les Américains veulent bel et bien investir dans des secteurs hors hydrocarbures tels que l'agriculture, la formation, le transport, le traitement des eaux usées, l'hydraulique, la grande distribution et même l'automobile. Néanmoins, ils disent ne pas bien connaître l'Algérie. Ils sont donc prudents, ce qui est logique. Le chairman de l'American Business Council, M. Don Deline, a expliqué, à l'issue de cette visite en Algérie, que «lorsque les Américains entretiennent des relations commerciales, ils viennent pour investir leur argent. Ils ne veulent pas seulement signer des contrats puis repartir. Ils veulent vraiment investir. Mais pour cela, ils veulent s'assurer que les investissements engagés soient rentables. Une entreprise n'investit pas dans la précipitation l'argent de ses actionnaires. Elle prospecte, s'assure des conditions d'investissement et de rentabilité, avant de s'engager». Dans ce cas de figure, il ne reste aux pouvoirs publics, et c'est l'un des facteurs clés de la réussite des investissements, que d'organiser des campagnes d'information et publicitaires sur le climat des affaires à même de permettre aux investisseurs de se familiariser avec «ce pays qu'ils ne connaissent pas». Hormis la connaissance du terrain, l'Algérie offre actuellement des avantages considérables, s'agissant notamment des matières premières et énergétiques. Ce qui est considéré comme la base de toute production. Il faut dire que les compagnies américaines qui ont participé au forum algéro-américain de la semaine dernière ont affiché clairement leur désir d'investir en Algérie. Selon les responsables de cette mission, des négociations sont actuellement en cours afin de conclure éventuellement des contrats. Chrysler, l'un des géants de l'industrie de l'automobile, est déjà sur le point de nouer le contact pour la première fois avec le marché algérien. Un contact qui, selon les responsables de la compagnie, pourrait devenir à l'avenir un investissement productif, «si toutefois les Algériens apprécient le produit américain». Dans le secteur agricole algérien, qui recèle un potentiel énorme, des actions ont été également entreprises. Celui-ci a bénéficié d'un intérêt particulier puisqu'une visite a été organisée, récemment, en faveur d'opérateurs algériens dans trois grands Etats américains où ils ont visité notamment des fermes de production laitière. Le domaine de la production de ciment fait également partie des possibilités d'investissements. Les Américains sont aussi intéressés par les produits algériens. La compagnie Costco (spécialisée dans la grande distribution) pourrait, en ce sens, signer prochainement des contrats d'achat de dattes et d'huile d'olive qu'elle souhaite mettre sur le marché américain. Globalement, il suffit de surfer brièvement sur toutes ces occasions pour se rendre à l'évidence. Pour attirer les investissements, il faut être attractif et pour être attractif, il faut communiquer et ouvrir tous les canaux possibles. Le massage exprimé par les investisseurs américains est relativement clair même si «la recherche de nouveaux marchés» est dictée par un contexte connu. Les Etats-Unis sont entrés en pleine récession et l'impératif pour eux, c'est de sortir de ce tourbillon ou plutôt de cet «enfer économique» qui menace les plus nantis. Et des pays comme le nôtre n'ont plus qu'à saisir cette opportunité…