Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Les efforts d'ajustement économique face à la chute des prix de pétrole mis en évidence Le gouverneur de la Banque d'Algérie à la réunion du Comité monétaire et financier du FMI
Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, a indiqué, hier à Washington, que la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, ainsi que le Pakistan et l'Afghanistan, continuaient à faire face aux défis croissants de la chute des prix du pétrole et à des problèmes de sécurité dans certains de ces pays. M. Loukal s'exprimait lors de la réunion du Comité monétaire et financier du FMI, et intervenait au nom de sept pays que sont l'Algérie, l'Afghanistan, le Ghana, l'Iran, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie. Durant son intervention, le gouverneur a mis l'accent sur les efforts d'ajustement économique et les réformes entrepris par les pays exportateurs de pétrole depuis que les cours ont amorcé leur baisse en 2014. Il a relevé, en particulier, l'importance de l'adoption de stratégies de diversification économique et du rôle que doit jouer la politique budgétaire en conjonction avec des réformes structurelles pour soutenir la croissance. Selon lui, nonobstant les différences en matière de marges de manœuvre ou d'espaces budgétaires, «poursuivre des politiques budgétaires pro-croissances est toujours possible et doivent accorder la priorité aux investissements d'infrastructures et au développement du capital humain tout en ciblant les subventions et en augmentant les dépenses pour protéger les segments vulnérables des populations», a-t-il expliqué. Toutefois, ces politiques d'ajustement, a tenu à préciser M. Loukal «doivent être adaptées aux circonstances spécifiques des pays, être de nature à libérer le potentiel d'innovation et donner la priorité à l'efficience, la concurrence et le renforcement du capital humain». Il a, à ce titre, plaidé pour la poursuite du soutien du FMI aux pays à faible revenu, aux Etats fragiles et aux petits Etats, tout en soutenant les Objectifs de développement durable à l'horizon 2030. Le gouverneur a, par ailleurs, réitéré l'appel des sept pays pour finaliser la 15e revue générale des quotes-parts, en adoptant une nouvelle formule de calcul au plus tard à la date des réunions de printemps de 2019. Selon lui, cette révision devrait aboutir à «une juste représentation des pays émergents et en développement, tout en protégeant les quotes-parts relatives des pays les plus pauvres.» Abordant les perspectives de l'économie mondiale, M. Loukal a noté que la reprise se «raffermit modérément» et «présage de meilleures perspectives à moyen terme, particulièrement si une demande plus robuste dans les pays avancés venait à accompagner l'élan, déjà solide, fourni par la Chine et d'autres économies émergentes». Cependant, «les perspectives demeurent obscurcies par une multitude de risques qui pourraient contrarier la fragile reprise», a-t-il estimé. Outre les risques familiers liés aux legs de la crise et au resserrement des conditions financières mondiales, l'économie mondiale fait face maintenant à «des risques nouveaux liés à l'incertitude en matière de politiques économiques dans les pays avancés, à la résurgence d'agendas populistes et intravertis menaçant le système de coopération commerciale et économique mondiale et aux tensions géopolitiques accrus et conflits durables», a relevé M. Loukal. «Nous devons, par conséquent, demeurer vigilants face à ces risques, anciens et nouveaux, et agir de manière décisive pour éviter toute rechute, dans cette conjoncture critique de l'économie mondiale», a-t-il enchaîné. A ce propos, le gouverneur de la Banque d'Algérie a soutenu que l'approche basée sur trois piliers du FMI, telle que prônée dans l'agenda global de politiques de la directrice générale du FMI, «constitue un plan de charge utile pour soutenir la reprise en cours». Il s'agit de poursuivre des politiques monétaires accommodantes dans les pays avancés, des politiques budgétaires plus favorables à la croissance, des réformes structurelles intensifiées pour accroître la croissance et la résilience. «Ce sont des prérequis pour renforcer le momentum de croissance économique et préserver la stabilité financière», a-t-il indiqué. «A l'évidence, les circonstances spécifiques des pays dicteront le mix de politiques des cas individuels, mais une plus grande cohérence doit être assurée au plan global», a recommandé M. Loukal. B. A./APS