Durant sa tournée libyenne, en attendant une deuxième virée prévue prochainement dans les régions du sud, la délégation algérienne a eu à constater une forte volonté de parvenir à une solution pacifique au travers de mécanismes dont Alger détient l'expérience : la réconciliation nationale et le dialogue politique. Pour Alger la solution en Libye passe inévitablement par un dialogue entre tous les libyens, sans exclusive. Il y va de l'intérêt de la région d'œuvrer à la rencontre des différentes parties afin de les aider à dépasser les divergences et de s'installer dans un processus vertueux dans l'objectif de reconstruire leur pays et d'édifier la nouvelle Libye La récente tournée effectuée par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union Africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel en Libye aura été riche en enseignements. Cette visite a permis de constater de visu l'entière disposition des différentes parties libyennes à trouver une solution à la crise que vit leur pays. Au travers de mécanismes inévitable : le dialogue et la réconciliation nationale. Vu de l'extérieur la situation paraît insurmontable et les schismes entre parties difficilement conciliables. Les médias internationaux montrent une Libye livrée intégralement au chaos et au désordre et où la vie est devenue impossible. Pourtant la réalité de la Libye poste Kadhafi est aujourd'hui certes complexe et ouverte sur des périls mais la majorité des acteurs sont conscients de la nécessité de trouver un consensus dans l'intérêt de leur pays. Et celui de la région. La question de l'ingérence étrangère est clairement rejetée du moins officiellement et dans les déclarations des différents responsables politiques. Ce qui reste de bon augure. La tournée de la délégation algérienne en cinq étapes de l'est à l'ouest de la Libye a été bien accueillit par les parties en présence en Libye. Certains ont fait remarquer l'importance de «la sagesse de la position algérienne» dans la situation libyenne et la nécessité d'œuvrer pour une solution politique, seule à même de faire sortir le pays du guêpier actuel et d'entrevoir l'avenir avec sérénité. A El Bayda dans l'est, le président du Parlement libyen Akila Salah s'est dit disposé pour un règlement politique durable et pour un dialogue inter-libyen inclusif. Il reste indéniable que pour la majorité des acteurs la réconciliation nationale entre toutes les composantes est la seule issue pour préserver l'unité de la Libye, même si pour certains «des points du dialogue doivent être modifiés». A Benghazi, Messahel a rencontré le maréchal Khalifa Haftar au Quartier général des forces armées arabes libyennes. Une rencontre qui a porté sur l'impératif soutien au dialogue et le rejet de toute ingérence étrangère. Ce personnage controversé demeure un acteur important pour tout dialogue et son rôle n'est pas négligeable dans tout processus de remise en route des institutions du pays. Les notables de l'est libyen notamment d'Ajdabiya, Barqa se sont dits disposés à dialoguer avec tous les autres protagonistes. L'accord politique de réconciliation nationale semble intéresser une majorité, même ceux qui avancent certaines réticences. Reconstruire les institutions A Zentan dans l'ouest les personnalités locales de la région ont montré leurs disponibilité à dialoguer pour peu que le processus et le format soient sérieux et présentant des garanties pour sa mise en place. A Tripoli, le président du Haut Conseil d'Etat Abderrahmane Souihli a affirmé sa disponibilité à œuvrer en faveur de solutions rapides à la crise à travers le dialogue. Pour lui la position de l'Algérie « à équidistance vis-à-vis de toutes les parties libyennes», lui confère «un rôle davantage d'efficacité dans le soutien au processus de règlement pacifique de la crise» libyenne. A Misrata des représentants de la société civile, des députés, des personnalités militaires de l'opération anti-Daech «El Bouniyane El Marsous» ont évoqué l'expérience algérienne en matière de réalisation de la paix et de réconciliation nationale. Une expérience qui pourrait aider dans le laborieux processus libyen. Les responsables politiques les plus en vue en sont conscients. Le président du gouvernement d'union nationale Fayez El-Sarraj et son vice-président Ahmed Miitig sont unanimes sur la nécessité de régler toutes les questions en suspens, un préalable pour édifier les institutions du pays. Durant cette tournée libyenne, en attendant une deuxième virée prévue dans les prochaines semaines dans les régions du sud, la délégation algérienne a eu à constater «une forte volonté chez les Libyens de parvenir à des solutions pacifiques à travers la réconciliation nationale et le dialogue politique inter-libyens en Libye même». Pour Alger, la solution en Libye passe inévitablement par un dialogue entre tous les Libyens, sans exclusive. La menace de l'ingérence étrangère pèse toujours sur ce pays rentré en instabilité. Il y va de l'intérêt de la région, notamment ceux du sud de la Méditerranée, d'œuvrer à la rencontre des différentes parties en Libye afin de les aider à dépasser les divergences et de s'installer dans un processus vertueux dans l'objectif de reconstruire leur pays et d'édifier la nouvelle Libye. R. I.