Les prix du pétrole remontaient, hier, en cours d'échanges européens, le marché étant rassuré par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) face à l'inquiétude d'une surproduction de l'offre engendrée par le schiste américain. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne, pour livraison en juin valait 52,39 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 43 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light sweet crude (WTI), référence américaine, pour la même échéance gagnait 44 cents à 50,06 dollars. Les cours de l'or noir rebondissaient après avoir atteint vendredi leur plus bas en un mois, à 51,57 dollars pour le Brent et à 49,20 dollars pour le WTI, les prix ayant plongés en semaine alors que le Département américain de l'Energie (DoE) a revu à la hausse ses prévisions de production. Alors que le risque d'une surproduction mondiale pèse sur le moral des investisseurs, l'Opep et ses partenaires, qui limitent leur production depuis le début de l'année, tentent de rassurer les marchés. «Nous recevons un peu de soutien de la perspective d'une prolongation de l'accord de réduction de la production», a commenté un analyste. L'Opep et 11 autres pays se sont engagés à respecter à réduire leurs extractions jusqu'à fin juin et les spéculations sur une extension de ces quotas au-delà de leur période initiale de six mois dominent les cours depuis plusieurs semaines. Dernier élément en date, «un comité de l'Opep a dit que six mois (de plus) étaient nécessaires», a-t-il rapporté. Le comité technique, mis en place pour observer les baisses de production des pays participants et estimer si ces efforts conduisent à la baisse des réserves mondiales souhaitées, n'a pas de pouvoir décisionnaire, mais ses recommandations sont interprétées comme un indice sur les intentions du cartel avant un sommet décisif de l'Opep fin mai. «Ce n'est plus vraiment une surprise, puisque les influents pays du Golfe avaient exprimé leur soutien à une prolongation de la réduction convenue», ont remis en contexte des analystes dans une note. «Si l'Opep renouvelle son accord, les réserves des pays de l'OCDE devraient retrouver leur moyenne sur cinq ans au deuxième semestre de l'année», ont commenté d'autres analystes. Ces derniers continuent de miser sur une hausse des prix à moyen terme, un renouvellement de l'accord compensant selon eux la hausse de production américaine, où les pétroliers américains ont relancé leurs coûteuses exploitations de pétrole non conventionnel. «Selon le décompte de (l'entreprise privée) Baker Hughes, le nombre de puits en activité aux Etats-Unis a augmenté pour la quatorzième semaine consécutive, et est désormais à un plus haut en deux ans», a commenté un analyste. Le renouvellement de l'accord devrait être débattu lors de la prochaine réunion de l'Opep, qui se tiendra fin mai à Vienne. B. A.