L'Algérie n'a pas manqué de réagir à la décision du Conseil de sécurité de l'ONU qui a adopté, vendredi en fin de journée à New York, une résolution qui renouvelle le mandat de la Minurso pour une année au Sahara occidental afin d'organiser un référendum. L'Algérie n'a pas manqué de réagir à la décision du Conseil de sécurité de l'ONU qui a adopté, vendredi en fin de journée à New York, une résolution qui renouvelle le mandat de la Minurso pour une année au Sahara occidental afin d'organiser un référendum. «Fondamentalement c'est un succès diplomatique pour la cause sahraouie parce que le processus sera remis sur les rails», a indiqué le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, en marge d'une visite à la salle des opérations des élections législatives du 4 mai, où il était accompagné par les observateurs internationaux de l'ONU, de l'Union africaine (UA), de la Ligue des Etats arabes et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Il a ajouté que le processus politique, qui pendant des années, avait été «paralysé» sera «remis sur les rails», comme le SG de l'ONU l'a indiqué dans son rapport et comme le Conseil de sécurité l'a consigné également dans ses résolutions. «Le processus politique sera relancé avec un nouvel esprit et dans le cadre d'une nouvelle dynamique. Il s'agit donc de lancer de nouvelles négociations directes entre le royaume du Maroc et le Front Polisario», a encore fait remarquer M. Lamamra soutenant que, dans le même temps, les dirigeants sahraouis, «ont fait preuve d'une grande lucidité et d'un haut sens de la responsabilité, puisque, comme vous avez tous pu l'observez, pendant des mois la tension était montée dans la zone de Guerguerat». Le ministre a salué la décision des dirigeants sahraouis de répondre aux sollicitations du SG de l'ONU et de certains pays comme les USA, qui président le Conseil de sécurité, à travers le redéploiement de leur unité de la gendarmerie sahraouie qui était stationnée à Guerguerat, afin de faciliter le lancement du processus politique, ce qui «a permis l'adoption à l'unanimité de cette résolution et a ouvert des perspectives afin que le processus soit accéléré pour aboutir à l'organisation d'un referendum d'autodétermination», a-t-il soutenu. Il est à rappeler que le Conseil de sécurité a affirmé vendredi soir que les activités menées par le Maroc dans la zone tampon de Guerguerat sont contraires à l'esprit du cessez-le-feu de 1991, soulignant que l'ONU devrait s'engager à explorer les moyens de résoudre les questions qui étaient à l'origine de cette crise. Dans sa résolution prorogeant le mandat de la Minurso d'une année, le Conseil de sécurité a estimé que la crise intervenue récemment dans la zone de Guerguerat «soulève des questions fondamentales liées au cessez-le-feu et aux accords connexes et engage le Secrétaire général à explorer les moyens de les résoudre». Il est important de souligner que la crise de Guerguerat impose de trouver une solution qui aille au-delà d'un simple enregistrement des violations de l'accord de cessez-le-feu. «La solution doit identifier les causes réelles qui étaient à l'origine de cette crise et situer les responsabilités», ont estimé plusieurs membres du Conseil de sécurité lors des discussions sur cette résolution. La présence des éléments armés du Front Polisario à Guerguerat constituait une légitime défense contre la tentative du Maroc de modifier le statu quo de cette zone en voulant imposer de force un projet de route traversant les territoires sahraouis. S'appuyant sur le rapport du Secrétaire général de l'ONU, le Conseil de sécurité a affirmé que certaines activités civiles «peuvent être jugées contraires à l'esprit du cessez-le-feu et susceptibles de provoquer la reprise des hostilités» dans cette zone militaire sous surveillance de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso). Le chef de l'ONU a salué le redéploiement des forces armées du Front Polisario à Guerguerat, en précisant que la Minurso allait discuter de toutes les questions liées à la zone tampon avec les parties concernées. Le Maroc devrait alors montrer sa disponibilité à discuter avec la Mission onusienne des violations du cessez-le-feu qu'il avait commises après avoir refusé l'envoi d'une commission technique sur le terrain afin d'examiner cette question minutieusement. Rabat, qui a échoué à faire condamner le Front Polisario par le Conseil de sécurité sur sa présence à Guerguerat, dictée par la légitime défense, menace déjà de faire obstruction aux efforts des Nations unies pour relancer les négociations. H. Y.