Grossesse à risque en Algérie ? Quel bel euphémisme une fois ramené aux réalités qui prévalent sur le plan national ! Est-il, alors, encore besoin de s'étaler sur un désolant état des lieux exploité en profondeur la semaine dernière dans la Tribune. Sauf qu'il ne faudrait pas trop en rajouter sur la tête de Turc qu'offrent les personnels à hauteur des institutions de la santé, tous corps confondus où, effectivement, l'interdépendance entre de nombreux pôles concernés n'est pas à occulter. Parfois, si ce n'est souvent la nature a son mot à dire via des patientes plus enclines que d'autres à une grossesse à risque et chez qui l'heureux «évènement» n'a jamais aussi bien porté son nom compte tenu de ses conséquences. Mort in utero, malformation, lésions cérébrales, infection, prématurité et ses séquelles, décès pré/post-natal chez le bébé. Hémorragie, rupture utérine, fistule, convulsions chez la maman et parfois… décès. D'autres facteurs de prévalence sont, cependant, loin d'être innés tels que la grossesse en bas âge, la multiplication de grossesses jumelées, des césariennes répétées. L'illettrisme, la pauvreté et le manque de suivi de la grossesse contribuent très sérieusement à cet apocalypse que tout une chacune peut, pour peu que raison est sagement gardée de part et d'autre, le couple et les familles, s'épargner. Le drame de la grossesse à risque chez nos compatriotes n'est pas le fait d'y être confrontée mais plus celui des solutions à appliquer. Des solutions à… gros risques compte tenu de la simplicité des palliatifs et, malheureusement, de l'énormité des difficultés d'y accéder pour les raisons que l'opinion publique ne connaît que trop : incompétence, inhumanité, démission des personnels des corps de la santé qui font que la démarche, l'acte, l'intervention la plus banale passent au stade d'effort surhumain. Mythologique même. Indifférence générale… Que de décès inattendus, de drames insoupçonnés ont eu lieu en son nom et qu'heureusement les médias étalent quand ils en ont connaissance face à une omerta organisée ! Il faut juste se dire qu'avec les extraordinaires percées des sciences, en général, et de la médecine, en particulier, rien n'est plus impossible pour qui veut et veut sincèrement ne serait-ce qu'au nom du respect dû au prochain. A. L.