Les travaux de la première assemblée générale du mécanisme de coopération policière africaine (Afripol) s'ouvrent aujourd'hui et pour trois jours à Alger. Les travaux de la première assemblée générale du mécanisme de coopération policière africaine (Afripol) s'ouvrent aujourd'hui et pour trois jours à Alger. Organisée par la Direction générale de la Sûreté nationale en collaboration avec la commission de l'Union africaine, cette rencontre marquera l'institution effective d'Afripol après l'adoption de ses statuts par les chefs d'état et de gouvernement, lors de la 28e session ordinaire des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine, tenue à Addis-Abéba, en janvier dernier. Outre les chefs de Police africaines, les responsables des institutions policières régionales et internationales vont participer à cette assemblée qui devra examiner, pour sa première réunion, les projets de règlement intérieur de l'assemblée générale et celui du comité directeur, en plus de la mise en place des membres du comité directeur d'Afripol ainsi que la définition des cadres généraux de coopération pour les institutions de police au niveau national, régional, continental et international. Il y a lieu de rappeler qu'Afripol est le fruit d'une idée lancée par l'Algérie lors de la 22e Conférence régionale africaine d'Interpol, tenue en septembre 2013 à Oran. La proposition avait alors vu l'adhésion unanime des 41 chefs de police africains présents. Cette initiative a été confortée en marge de la 82e session de l'AG de l'Oipc-Interpol avant d'être soutenue, en janvier 2014, à Addis-Abéba, par le comité spécialisé de la défense et de la sûreté et la sécurité (Stcdss) de l'Union africaine. La Conférence africaine des directeurs et inspecteurs généraux de police sur Afripol, organisée à Alger (février 2014), a constitué la principale ligne de démarcation ayant traduit dans les faits les aspirations légitimes des chefs de police, à travers l'adoption unanime du document conceptuel et de la déclaration d'Alger. A l'occasion du 23e Sommet de l'Union africaine, les chefs d'Etat et de gouvernement africains ont adopté «la vision commune partagée par les chefs de police à travers la déclaration d'Alger». Deux réunions, tenues à Addis-Abéba et à Alger, ont été consacrées à l'élaboration et l'examen des projets de statuts et de l'architecture d'Afripol, son programme d'action ainsi que les options de son financement. Une dernière réunion tenue en juin 2015 à Addis-Abeba a permis de finaliser le processus avec la mise en place des domaines du programme de travail d'Afripol. En décembre 2015, une réunion des directeurs et inspecteurs généraux de police africains s'est tenue à Alger afin d'entériner les textes juridiques relatifs au lancement de ce mécanisme de coopération policière africaine et d'inaugurer son siège, sis à Ben Aknoun à Alger. Un lancement annoncé, dans un premier temps, au courant de l'année 2016, mais retardé en raison de la présentation des textes au Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement africains qui ne s'est faite qu'en janvier dernier. A préciser que les pays africains ont décidé, afin de s'approprier les réponses adéquates aux défis posés au continent africain par le terrorisme et la criminalité organisée transnationale, de créer ce nouveau mécanisme africain. Leur ambition : parvenir à une vision globale permettant d'améliorer l'efficacité des services de police africains, à travers le renforcement des capacités organisationnelles, techniques et opérationnelles. Rappelons à ce propos que le directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn), le général Abdelghani Hamel a toujours soutenu que «le projet africain dont la pertinence se mesure aux enjeux sécuritaires non seulement en Afrique, mais également en rapport avec les autres continents, constituera un instrument incontournable de coopération policière internationale dans la riposte collective contre les nouvelles menaces attentatoires à la paix et à la sécurité, auxquelles sont confrontés nos pays respectifs». Le Dgsn estime qu'Afripol, à l'instar d'autres mécanismes de part le monde comme Europol ou Asiapol, aura des pouvoirs décisionnel, exécutif et opérationnel. Le général-major Hamel n'a d'ailleurs pas manqué de demander, lors de son intervention devant les membres du Sommet des chefs de police à New York, l'intégration d'Afripol dans les plans de coopération de l'ONU affirmant qu'Afripol «constitue un nouvel instrument de coopération régionale pour un continent» qui reste confronté à de multiples «facteurs de déstabilisation contre lesquels nous luttons ensemble (…). Ces menaces exigent des réponses globales, réfléchies et concertées» entre les Etats membres de l'ONU. Notons enfin que ce mécanisme qui agira en consultation permanente avec le Comité technique spécialisé sur la défense, la sûreté et la sécurité de l'Union africaine (Ctsdss) aura pour mission principale d'assurer le leadership en ce qui concerne toutes les questions de police en Afrique. Il devra prévenir et lutter contre toutes les formes de la criminalité transnationale et du terrorisme, y compris la lutte contre la cybercriminalité, le trafic illicite d'armes et de drogue, la traite de personnes, les atteintes aux espèces sauvages et à l'environnement ainsi que la gestion des frontières. H. Y.