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Les pays africains multiplient les concertations pour s'assurer un Afripol viable et pérenne Nouvelle rencontre à Alger sur le démarrage de l'Organisation continentale de coopération policière
Une réunion consultative sur le démarrage de l'Organisation africaine de coopération policière (Afripol) s'est ouverte hier à Alger avec la participation d'experts de l'Union africaine et de hauts responsables africains de police ainsi que des représentants d'Interpol et d'organisations régionales de coopération policière comme Europol et Aseanapol. Une réunion consultative sur le démarrage de l'Organisation africaine de coopération policière (Afripol) s'est ouverte hier à Alger avec la participation d'experts de l'Union africaine et de hauts responsables africains de police ainsi que des représentants d'Interpol et d'organisations régionales de coopération policière comme Europol et Aseanapol. Cette rencontre qui s'inscrit dans le processus de création de l'Afripol, un mécanisme qui devrait s'approprier les réponses adéquates aux défis posés au continent africain par le terrorisme et la criminalité organisée transnationale, et dont le lancement est annoncé au courant de cette année, a été une occasion pour le directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn), le général-major Abdelghani Hamel d'affirmer que «l'Afripol constituera une valeur ajoutée certaine à la nouvelle architecture mondiale de sécurité». Intervenant à l'ouverture des travaux, le général-major a rappelé que «les défis majeurs engendrés par les nouvelles formes de terrorisme, de radicalisation, de combattants terroristes étrangers, de cybercriminalité, de trafic illicite de drogues et d'armes à feu, en sus des crises migratoires et humanitaires, et autres fléaux criminels, constituent des facteurs de menace à la paix et la sécurité aux niveau national, régional et international». Il a estimé que «cette situation requiert une réponse concertée et intégrée grâce à une coopération qui doit être solidaire, franche et spontanée, pour relever ces défis communs ». Selon le Dgsn, le meilleur garant du succès d'Afripol «demeure la rigueur avec laquelle nous veillerons à mettre en œuvre» le processus de son démarrage, «dans le cadre d'une démarche qui doit répondre non seulement aux urgences sécuritaires, mais aussi et surtout s'inscrire dans la durée pour aboutir à une organisation continentale de coopération policière viable et pérenne à l'ère des ensembles régionaux et internationaux». Revenant sur la 23e conférence régionale africaine tenue à Brazzaville au Congo, en février dernier, Abdelghani Hamel a affirmé que cette rencontre avait permis d'identifier la réalité des besoins à l'échelle africaine, ce qui permet aujourd'hui d'avoir, comme il le dira «un terreau propice pour atteindre nos objectifs sécuritaires». Autrement dit, la rencontre du Congo a permis de mettre en évidence les contraintes rencontrées par les services de police africains. Ces contraintes seront au cœur de la concertation des participants de la rencontre d'hier afin de définir le rôle incombant à Afripol. Le Dgsn a, par ailleurs, indiqué que la rencontre va «permettre de tirer le meilleur profit de l'expérience des organisations policières régionales à même d'aboutir positivement à notre objectif visant à ériger une organisation policière africaine conforme aux principes communs de gouvernance universellement admis». Et de conclure «en faisant sienne le rapport sur les statuts d'Afripol et des documents y afférents, issu de la 2e réunion des chefs de police africains tenue à Alger en décembre dernier, la Commission de l'Union africaine a réaffirmé sa volonté, quant à la nécessité du lancement diligent d'Afripol.» En prenant la parole, le représentant de la commission de l'Union africaine, Tarek Ahmed Sharif, a d'emblée exprimé la gratitude et la reconnaissance de son organisation à l'Algérie pour ses efforts en faveur de la mise en place d'Afripol. Il a également souligné le rôle de cette nouvelle organisation dans la conjugaison des efforts des pays africains dans leur lutte contre les différents fléaux qui menacent la sécurité et la stabilité du continent. Il est à préciser qu'après la séance d'ouverture, les travaux de cette rencontre se sont poursuivis à huis clos. Les hauts responsables des organisations régionales de coopération policière devront partager leurs expériences notamment en matière de modalités d'échange d'information aux niveaux opérationnel, tactique et stratégique ainsi que sur la planification de l'ouverture du secrétariat d'Afripol. Les disparités juridiques entre les différents pays en matière de lutte contre la criminalité transfrontalière seront également débattues. Des recommandations devront sanctionnés la fin des travaux. Rappelons enfin que l'idée, lancée par Alger, de la création d'Afripol avait commencé à se matérialiser, réellement, lors de la 22e Conférence régionale africaine d'Interpol, tenue du 10 au 12 septembre 2013 à Oran, qui avait vu l'adhésion unanime des 41 chefs de police africains présents. Cette initiative a été confortée en marge de la 82e session de l'AG de l'Oipc-Interpol tenue du 21 au 24 octobre 2013 en Colombie. En janvier 2014, à Adesa-Abeba, la proposition faite par Alger a été soutenue par le Comité spécialisé de la défense et de la sûreté et la sécurité (Stcdss) de l'Union africaine. La Conférence africaine des directeurs et inspecteurs généraux de police sur Afripol, organisée à Alger les 10 et 11 février 2014, a constitué la principale ligne de démarcation ayant traduit dans les faits les aspirations légitimes des chefs de police, à travers l'adoption unanime du document conceptuel et de la déclaration d'Alger. A l'occasion du 23e sommet de l'Union africaine qui a eu lieu à Malabo en Guinée équatoriale du 20 au 27 juin 2014, les chefs d'Etat et de gouvernement africains ont adopté «la vision commune partagée par les chefs de police à travers la déclaration d'Alger». Deux réunions, tenues à Addis-Abeba et à Alger, ont été consacrées à l'élaboration et l'examen des projets de statuts et de l'architecture d'Afripol, son programme d'action ainsi que les options de son financement. Une autre réunion tenue en juin 2015 à Addis-Abeba a permis de finaliser le processus avec la mise en place des domaines du programme de travail d'Afripol. En décembre 2015, une dernière réunion a permis d'entériner les textes juridiques de l'Afripol et d'inaugurer son siège, sis à Ben Aknoun, à Alger. H. Y.