Les premières opérations caritatives en perspective du mois du Ramadhan s'invitent chez quelques associations régionales. La collecte des denrées alimentaires a été entreprise comme à l'accoutumée : semoule, boîte de tomate en conserve, huile, sucre. Bref tout qui constitue rituellement le couffin du Ramadhan au profit des nécessiteux a d'ores et déjà pris forme. Les premières opérations caritatives en perspective du mois du Ramadhan s'invitent chez quelques associations régionales. La collecte des denrées alimentaires a été entreprise comme à l'accoutumée : semoule, boîte de tomate en conserve, huile, sucre. Bref tout qui constitue rituellement le couffin du Ramadhan au profit des nécessiteux a d'ores et déjà pris forme. Tandis que des restaurants habilités par les collectivités à assurer le f'tour se préparent un peu partout sur l'ensemble de la région après homologation des services compétents (wilaya, DSP et municipalités). Les responsables locaux peaufinent en collaboration avec la direction de l'action sociale et d'autres organismes la liste des bénéficiaires du panier. Ce mois se présente dans une conjoncture assez particulière marquée par la dégradation du pouvoir d'achat des ménages algériens et l'inflation. Un malaise qui affectera certainement les bourses moyennes et vulnérables. Seuls les gestes d'entraide pourront le repenser. «Il faudra surpasser l'ornière de la fièvre acheteuse et délaisser certaines envies inutiles qui ne font que fragiliser la tirelire», dira une vieille mère. Mois de la piété, d'invocation, de clémence, le Ramadhan détient une visée plus profonde que celle vouée à l'attribution d'aliments et le brouhaha des souks. Les liens sociaux s'y raffermissent et la communion devrait atteindre son summum autour d'un f'tour partagé afin de permettre en particulier aux personnes en détresse ou solitaires de vivre «en famille», la rupture du jeûne. La société algérienne reste attentive aux us de la solidarité en témoignent les multiples initiatives préparées lors de cette période spirituelle. Restaurants de la Rahma, collecte de denrées dans les échoppes, dons de particuliers au profit du Croissant-Rouge algérien, et bien d'autres aides demeurant discrètes par chasteté. Avec la facilité des moyens de communication, la toile contribue à l'acte de générosité puisqu'elle génère des appels aux dons et une large mobilisation de bénévoles. Aujourd'hui, les mutations enregistrées dans les us et coutumes étalent un nouveau concept pour le mois sacré où le gaspillage et l'indifférence supplantent parfois le zest originel du jeûne. Des empreintes qu'il faudra délaisser sous peine de rendre le Ramadhan dégarni de son côté, outre spirituel par excellence, fraternel. Pour ce faire, des personnes attentives s'adonnent à des initiatives humanitaires pour préserver l'essence du rituel. Le Ramadan permet aux musulmans de se retrouver dans l'atmosphère familiale. C'est une période de rassemblement, ce qui fortifie davantage des liens souvent relâchés dans les autres mois de l'année à cause du nouveau rythme de vie imposé par le calendrier de travail. Des marques de générosité émanant des multiples associations caritatives, dont fait preuve la société algérienne, allègent sensiblement le quotidien des individus en souffrance. Pas plus significatif et charitable que de partager son f'tour pour attribuer au mois sacré sa valeur de communion et de générosité. Et de surcroît rendre un sourire aux âmes sans toit, sans familles. Sans omettre enfants, femmes et hommes africains, fuyant la guerre et cherchant un petit moment de réconfort. La magie et la solidarité du Ramadhan les consoleront-ils. Du moins le temps d'une rupture du jeûne collective. N. H.